750 grammes
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Les 2015 Chez Lucien Boillot

Printemps rime souvent avec virée en Bourgogne pour chercher mes réservations qui, il faut bien le reconnaître baissent d’année en année. Cette baisse liée à une hausse est finalement un bon argument pour n’acheter que des bons vins de garde, au risque de n’avoir que des 1er et grands crus à boire, même en semaine. Ceci me ferme certainement l’esprit sur une partie non négligeable du vignoble mais le nombre de cartouches étant limité autant taper dans le haut du panier.

 

C’est donc en cette fin de semaine de mai que je passe au Domaine Lucien Boillot pour déguster les vins en barriques du millésime 2015 avec Pierre Boillot qui me reçoit gentiment depuis des années maintenant, 10 pour être précis. Ce domaine a le bonheur de vinifier de très beaux terroirs dans les deux côtes, ce qui n’est pas courant. La côte de Beaune à droite de la cave, celle de Nuits à gauche. Il n’y a finalement que 5 mètres en les deux.

 

Verres et pipette en main nous descendons en cave pour tâter le petit dernier. Avec la douceur de cet hiver la plupart des malo sont faites.   

 

Volnay : nez sur les fruits noirs. Bouche fine et ciselée, de la droiture et de la fraicheur persistante.

 

Volnay Les Brouillards. Nez réduit. Bouche racée, ferme, sculpturale sur de très jolis tannins. Un volnay un poil carré. Cette cuvée peut paraître austère sur certain millésime mais là tout va bien même si on sent les contours du breuvage bien dessinés.

 

Volnay Clos des Angles. Nez floral, plus sauvage. Bouche moins brutale plus en largeur avant une finale serrée et très aromatique. Ce 1er cru de milieu de coteau est fidèle à son style.

 

Volnay Les Caillerets. Nez sur la pierre et les fruits rouges. Bouche droite à nouveau d’une grande fraicheur dans un style sphérique mais long. On retrouve bien le coté pierreux du cru avec, sur 2015, une touche aérienne qui lui va bien.

 

Pommard Les Frémiet. Nez réduit. Bouche ample et généreuse avec du croquant et des tannins gras absolument pas agressifs.

 

Pommard Les Croix noires. Nez fermé. Bouche charnue, très élégante presque aérienne d’où ressort une certaine plénitude. Un pommard hallucinant de finesse et de délicatesse sans la moindre brutalité.

 

Gevrey-Chambertin. Nez précis, fruits noirs, cerises, pointe végétale. Bouche ample, généreuse avec beaucoup de mâche et de volume. Vin gourmant par excellence comme toujours. La puissance des vins nuitons est de suite évidente et le contraste saisissant avec le précédent.

 

Gevrey-Chambertin Les Evocelles. Nez discret et fin. Bouche pleine, fraiche sur des tannins soyeux et longs. Un peu moins d’envolé dans le verre avec une franchise plus contenue que les autres millésimes.

 

Gevrey-Chambertin Les Perrières. Nez sur les fruits rouges. Bouche racée pour ce vin qui file droit dans un profil plus athlétique et ferme. Finale serrée. Surcroit de tension dans cette cuvée qui touche Mazis par l’Est mais c’est habituel. 

 

Gevrey-Chambertin Les Corbeaux. Nez sur les pierres chaudes. Bouche charmeuse, ronde tirant sur la finesse avec de la profondeur et de la retenue. Sa position contiguë à Mazis-Chambertin semble lui apporter cette dimension supérieure.

 

Gevrey-Chambertin Les Cherbaudes. Nez réduits. La bouche semble pousser les murs de la cave tant il est ample tout en restant délicat et voluptueux. Un vin toujours élégant, très large qui envoie du lourd mais toujours avec classe.

 

Nuits Saint Georges Les Pruliers. Nez net dans un profil floral. Vin de sagesse et de plénitude qui ne force pas le trait pour s’imposer en ces lieux. Grand vin comme toujours en milieu de coteau qui ne m’a jamais déçu. Le seul dont je ne reverse jamais la moindre goute dans la pièce.

 

Pierre Boillot a une encore maitrisé tous les aspects du millésime et n’a pas été tenté de pousser les extractions au maximum devant une si belle vendange que 2015. Il en ressort des vins d’une grande fraicheur, franc, net, sans tannins excessifs qui vont nous ravir pendant des années.

Pour 2016, le volume va être fortement réduit avec la gelée du mois d’avril. Il n’y aura quasiment pas de Pruliers, au mieux 1 pièce au lieu de 5. Cherbaudes et Evocelles auront de quoi fournir du raisins.

Merci à PIerre Boillot pour cette prise de contact avec le millésime. 

Stéphane

Les 2015 Chez Lucien Boillot
Tag(s) : #Visite chez le vigneron, #Gevrey Chambertin et Nuits St Georges, #Volnay et Pommard
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