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Le clos Windsbuhl à la Taverne Alsacienne

Retour sur une journée mémorable de 2008 en très bonne compagnie. 

 

Zind-Humbrecht. Voici un nom qui ne laisse pas indifférent. Les uns vont le porter au sommet de la viticulture mondiale et les autres vont crier au scandale, à la sur-médiatisation et à l’enfonçage de porte ouverte.

 

Journée en deux temps avec une visite in situ du Clos Windsbuhl, sujet de la journée, et un repas dans la fameuse Taverne Alsacienne. 

 

Nous voilà donc, petite groupe d’amateur au sommet du Clos Windsbuhl, prêt à entendre les explications du maitre des lieux. Entretien pendant plus d’une heure sur l’achat osé de ce Clos dénommé autrefois « la petite Sibérie », les premières vinifications, le replantage des vignes, la culture biodymique. Explication de la préparation 500, c’est une bien curieuse affaire mais la vigne se porte comme un charme. Alors pourquoi pas ??

 

Nous terminons ce premier chapitre avec un Gewurztraminer Clos Windsbuhl 1996. Un jeunot au nez de fruits exotiques sur un lit d’épice. La bouche est toute en équilibre et l’acidité du terroir me donne déjà l’eau à la bouche et laisse présager de bien jolies bouteilles pour le reste de la soirée. A noter que j’ai longtemps pensé à un Pinot gris avant de voir la bouteille tant l’acidité, bien aidé par le millésime fait oublier le coté plan plan parfois rencontrer avec ce cépage.

 

La suite est encore plus forte. Arrivé d’Olivier et Léonard Humbrecht au restaurant. Quelques têtes se tournent dans le restaurant mais ce n’est décidément pas en France, et encore moi en Alsace, que ce domaine a le plus de fan.

 

Mais passons à ce Clos, ou plutôt à sa production sur un repas concocté par notre cuisinié préféré, Jean-Philippe Guggenbuhl.

 

Le Cocktail de King Crabe et Guacamole

 

Zind 2004 : Assemblage provenant du clos. Nez de pop corn, de fleur blanche, de miel et d’asperge signalant le millésime. La bouche est charnue, presque ronde en attaque mais l’acidité propre du terroir vient soutenir ce vin.

 

Riesling Clos Windsbuhl 2006 : Nez d’agrume, floral sur la pomme verte. La bouche est profonde et très dense. On perçoit une toute, mais alors toute petite rondeur de jeunesse mais cela va très vite passer. La bouche reste néanmoins tendue par cette acidité qui vous tient en halène. La finale est déjà longue.

 

Le Filet de Saint Pierre aux Cèpes d'Ici, Coulis de Mangue et Tandoori

 

Clos Windsbuhl 1994 : Une cuvée assez rare puisqu’elle ne comporte pas de mention de cépage. Cuvée mystère donc. Passé le léger boisé, le nez est marqué par l’amade, le pop corn, le tilleul. La bouche est grasse et tannique. Parfaitement sèche cette cuvée tient facilement son rang de grand vin et pourrait sans honte se placer au milieu de bourgogne. Manque un peu de longueur mais je chipote.

 

Pinot gris Clos Windsbuhl 1988 : Un gros doute sur cette cuvée, enfin plutôt son bouchon. La deuxième bouteille montrera la même faiblesse. Passé le TCA, c’est tout de même vers l’encaustique que se tourne ce vin. La bouche est moelleuse, sans lourdeur et très minérale.

 

Le Homard Breton en Gratin

 

Pinot gris vendanges tardives clos Windsbuhl 1989 : Nez de crème brulée, d’amande et d’orange. La bouche est grasse avec une acidité moyenne donnant moins de profondeur. Le milieu de bouche est lui très massif.

 

Pinot gris vendanges tardives clos Windsbuhl 1990 : Nez confit. La bouche est très grasse, ample avec beaucoup de finesse, plus que le 89. Toujours cette acidité vertébrale.

 

Pinot gris vendanges tardives clos Windsbuhl 1991 : Nez torréfié, sur le moka, le café avec une touche minérale. Trame acide encore plus profonde que le 90. La bouche est minérale, douce et très glissante. Peut être le plus abouti des trois.

 

La Sélection de Fromages de Jacky Quesnault

 

Gewurztraminer clos Windsbuhl 1990 : Nez sur les épices. La bouche est très fine, presque sèche dans l’esprit même s’il contient des SR. L’acidité est très fine et à nouveau remarquable pour le cépage. L’équilibre marque ce vin.

 

Riesling 1967 et Muscat 1967 : Bouteilles d’une autre époque, celle de la famille Meyer à laquelle appartenait le clos avant le rachat par les Humbrecht. Le riesling propose encore quelque chose. Fin rancio, bouche droite qui le rapproche d’un vieux jaune. Le muscat et lui bien mort, sur le champignon pas vraiment frais. A noter que les bouteilles n’étaient pas particulièrement en forme avec des niveaux assez bas surtout pour le muscat.

 

Le Gratin d'Agrumes, Minestrone d'Ananas au Safran et Sorbet

 

Gewurztraminer vendanges tardives clos Windsbuhl 2001 : Nez de poivre. La bouche est puissante, grasse mais un peu chaude. Cette bouteille reste toutefois très pure.

 

Pinot gris vendanges tardives clos Windsbuhl 1994 : Nez très élégant de mandarine confite. La bouche est liquoreuse, très fraiche avec un coté aérien certain. La finale est longue sur de beaux amers.

 

Riesling sélection de grains nobles Clos Windsbuhl 1989 : Nez confit, sur le miel avec une pointe d’encaustique. La bouche est moelleuse d’une belle droiture pour le niveau de richesse. Malgré sa richesse cette cuvée peut se boire comme un vin sec. Amertume en finale.

 

Une superbe soirée pour quelques privilégiés. Privilégié de pouvoir déguster autant de belles bouteilles. Privilégié de pouvoir discuter plusieurs heures avec Léonard et Olivier Humbrecht, en toute simplicité.

 

Je le dis souvent. L’enfonçage de porte ouverte à parfois du bon et c’est avec conviction que j’affirme que ce Clos donne les plus beaux vins d’Alsace.

 

Les vins bus ce soir ont tous le même profil. Une tension issue d’une acidité très profonde et très prenante un peu comme un Schoenenbourg (situé à quelques centaines de mètres)

 

Hunawihr, tient là en plus du Clos Sainte Hune un autre grand terroir.

 

Stéphane

 

Tag(s) : #Repas-Dégustation 2008
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