A peine remis de mes émotions suite à la dégustation de 15 vins du millésime 1976 au château de la
Confrérie Saint-Étienne qu’il est déjà temps de se rendre à La Taverne Alsacienne. Point de chute de notre groupe qui va prendre part au repas « accord mets/vins » avec aux fourneaux
Philippe G. et dans les verres une partie des expressions selon Deiss.
Pour accompagner un joli et pertinent discours de Thierry sur les vignerons Bio, on nous sert un Riesling
Grand Cru Rangen de Thann 1996 de Bruno Hertz. Un nez très frais avec des notes d’agrumes presque confits, de pralin et de thé vert. L’attaque est dans un premier temps vive avec beaucoup de gras
en milieu de bouche. La fin de bouche est dense avec beaucoup d’allonge et une pointe de salinité très agréable.
Pourquoi commencer le repas de suite, nous avons le temps. Le temps de boire un Pinot Blanc Bergheim 2003
de Deiss. La robe est jaune saumonée. Le nez est grillé aux notes d’agrumes et de chocolat. L’attaque est fine puis présente une grosse matière.
Attaquons maintenant le repas.
Une salade de canard aux mangues avec un Burg
2002.
Burg 2002 Domaine Deiss. Nez de fruits exotiques, d’orange
avec des notes minérales crayeuses. La bouche est très mure avec beaucoup de fruits. L’ensemble est gras, presque moelleux avec une belle acidité sur les fruits jaunes et la craie.
L’accord avec le canard et la mangue est surprenant mais l’amertume du cresson est trop mis en
avant.
Huître en gelée.
Engelgarten 2001 Domaine Deiss. Nez de pralin et de noisette
avec des touches florales. La bouche est superbe et ne présente aucun défaut, tout est fondu, l’acidité et le gras, rien ne domine dans cette bouteille. L’ensemble est très digeste. La finale est
superbe, très longue est très classe.
Rotenberg 2002 Domaine Deiss. Nez puissant de fruits
exotiques, de mandarine et une belle touche minérale. La bouche présente un profil original avec des notes de fruits rouges et d’épice. L’ensemble est très dense, très ample avec une grosse
matière et une minéralité très présente et agréable. La finale est magistrale, à prendre en exemple.
Ris de veau au wasabi.
Gruenspiel 2001 Domaine Deiss. Le nez est fruité sur les
agrumes avec des notes grillés. L’attaque est vive avec une acidité plus marquée que sur les autres cuvées. Pas le plus équilibré des vins de la soirée, mais il en faut un.
Schoffweg 2002 Domaine Deiss. Nez de tarte tatin, pomme
chaude, vanille et épice. La bouche présente des notes boisées, il faudra donc un peu attendre avant de revenir sur cette cuvée. Les aromes du nez se retrouvent dans cette bouche un peu rude pour
le moment.
Gratin de langoustine, Sandre au jus de
cresson.
Grasberg 2002 Domaine Deiss. Le nez est très frais d’agrumes
avec une dominante citronnée. La bouche est phénoménale d’équilibre et de pureté, où l’on retrouve le même équilibre qu’au nez. Beau vin sur le sandre, mais toujours ce cresson difficile à
accorder.
Huebuhl 2000 Domaine Deiss. Le nez est très mur et très
expressif sur la figue et les fruits secs, des notes torréfiées et grillées viennent compléter le tableau. La bouche est très dense, puissante mais avec beaucoup de fraîcheur et d’élégance.
Beaucoup de gras et de moelleux balancés par une superbe acidité. La bouche est parfaite. On aime ou on n’aime pas cette cuvée. Elle a transcendé la langoustine.
Volaille façon Taverne Alsacienne.
Altenberg 2002 Domaine Deiss. Nez très net de fruits blancs
et d’agrumes. La bouche est très riche mais reste très fine malgré quelques sucres qui ont un peu de mal à se faire de la place dans cette grosse densité. Il faudra attendre cette cuvée encore
quelques années.
Munster Blanc aux mirabelles puis dessert du
moment.
Philippe et Thierry ont relevé le défi de mettre un vin de Deiss à coté d’un plat. Ce n’est pas chose facile tant
les vins de Deiss sont complexes (voir mes notes hésitantes).
Ce domaine fait beaucoup parler de lui, mais combien de gens en boivent. J’avais déjà pris une claque lors de la
porte ouverte avec Thierry mais là deux plats et deux vins ont gazouillé à l’unisson. Le canard et le burg 2002, la langoustine et le Huebuhl 2000. Une bien belle soirée qui ressemble à une
symphonie en 6 mouvements.
Stéphane