Ce repas du 20/02/16 est en passe de devenir une tradition puisque ce n’est pas la première fois que Thierry réuni une bande d’ami autour d’une table de la Taverne Alsacienne pour un déjeuner privé autour de la noix de Saint Jacques et du Skreï.
Cette année encore nous faisons la route pour rejoindre cette institution alsacienne tenue Par Jean-Philippe Guggenbuhl, le maitre du poisson, grand amateur de vin.
Mise en bouche
Crémant La Grande Cuvée Cave de Ribeauvillé.
Assemblage à 50% de chardonnay et 50% de pinot blanc. Sur les millésimes 2004 à 2007. Si j’ai bien compris il s’agit d’un assemblage de plusieurs crémant déjà effervescents alors que l’usage veut que l’on assemble des vins de réserves tranquilles avant la prise de mousse.
Le nez est frais et net sur raisin frais et le citron. Bouche droite, bulles franches et fermes avant une grosse finale tendue. Je le trouve un peu anguleux et saillant. Bien
Risotto de coquilles saint Jacques et truffes
Alsace Riesling Vendange Tardive 1990 Gustave Lorentz.
Nez pur et confit, pointe de thé et de beurre. Bouche fine et grasse toute en suavité avec un beau délié. Petite tension parfaitement fondue. Un vin qui se révèle parfait pour lui même mais un peu dominé par le plat, trop court pour suivre les parfums de l’assiette. Acidité bien construite longue et racée. Très bien
Rheingau Riesling 1971 Schloss Johannisberg Riesling Goldlack Auslese
Robe cognac. Nez sur la truffe, le curry, les raisins secs, avec un coté poudreux signant le botrytis. Bouche moelleuse, presque liquoreuse avec une fraîcheur incroyable, en filigrane, que l’on ne soupçonne pas qui doit être pas loin des 10 g/L. Très bel accord sur le plat entre dentelle et puissance. Excellent
Alsace Riesling cuvée exceptionnelle 1961 René Schmidt.
Nez sur l’encaustique, le miel et le curry dans une moindre proportion. Vin tout en largeur signant probablement le Schoenenbourg avec de la puissance, de la densité et une belle profondeur pour l’âge. Joli jus de terroir tout en finesse. Un faux léger car il va supporter sans faiblir le plat. Très bien+
Un premier trio de vins simplement hallucinant, nous nous sommes gâtés !! Que dire devant de tels vins dont le plus jeune à 26 ans et le plus ancien 55 avec des états de conservation proche de la perfection. Le 1990 à fait notre bonheur, pour lui même, mais n’a malheureusement pas résisté à la tornade aromatique du plat, s’écroulant complétement sur la finale. Le 1971 à joué le ton sur ton aromatiquement avec le plat avec ses accents de truffe. Il a parfaitement souligné le risotto.
Le 1961 a pour sa part maitrisé la Saint Jacques avec ses épaules sans pour autant écraser le plat.
Le Skrei saisi, Légumes racines et Coulis de Potimarron
Bienvenue Batard Montrachet 1998 Louis Carillon.
Robe brillante. Pop corn, écorce d'orange au nez avec de la saint jacques de l’iode, de la boîte sardine et du chocolat. La bouche est ample d’une bonne densité, et d’une grande profondeur avec des notes minérales. Grande longueur en bouche mais un aspect un peu brutal et rustique, mais je chipote. Très bien+
Alsace grand cru Geisberg Riesling Vendange Tardive 1983 André Kienztler.
Nez confit, ultra précis sur des notes de pâtisserie bien crémeuses. La bouche est souple d’une grande délicatesse et d’une extrême douceur tactile. L’ensemble est d’une harmonie quasiment parfaite. Excellent
Meursault Les Tillets 1985 G. Roulot.
Truffe pomme cuite, herbacé, orange. La bouteille est passée et présente certainement un problème de bouchon.
Si le BBM a tenu ses promesses avec le plat, la résonnance est venue avec le Geisberg de Kientzler. Le crémeux du potimarron, avec la douceur de la VT, la fermeté du Skreï avec le terroir. Le BBM n’avait aucun signe d’évolution prématurée, ce qui n’est pas toujours évident sur un millésime comme 98. Un grand vin qui fait toujours rêver comme seule la Bourgogne est capable de produire. Le Meursault a quant à lui vendu son âme au bouchon.
Dessert exotique
Alsace Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 2011 Cave de Ribeauvillé.
Une cuvée rare puisqu’il n’y a eu que 700 demi bouteilles de produites avec chacune 170 g de résiduel par litre soit presque 60 kg de sucre sur une palette !
La robe est brillante. Le nez est marqué par la rose et ne peut trahir le cépage. La bouche est épaisse, généreuse, d’une ampleur contenue. Bien
2001 Kanzel Weissburgunder Auslese L GoldKapsel - Weingut Möbitz. Bouteille 54 sur 108.
Cette bouteille, offerte à la table par le Dr Möbitz lui même est d’une rareté encore plus incroyable puisque la vinification a eu lieu dans une « dame jeanne » de 50 litres !! La robe est dorée soutenue. Le nez est plein, tarte Tatin, pâte de coing et autres senteurs exotiques. La bouche est sphérique, en dentelle dans un style aérien. La liqueur est très fine presque subtile mais racée sur une acidité surpuissante ciselant le breuvage. Finale plus ferme. Excellent
Une sublime paire de demi bouteilles avec un gewurztraminer alsacien large et bien bâti et un pinot blanc allemand fabuleux de brillance tant il sublime son terroir calcaire.
Un repas fantastique avec des vins des millésimes 1961-1971-1983-1985-1990-1998-2001-2011. Il faut l’écrire encore et encore ou se pincer pour y croire car même en ayant l’habitude de ce genre de repas et tout en appréciant les vins vieux, une telle série est tout de même émouvante et rare.
Le format plus intime de ce repas permet également de se concentrer sur les accords et ils étaient nombreux ce midi. Le risotto avec les rieslings 61 et 71 ou encore le skreï avec encore une fois le riesling 83. Ce cépage en ces lieux n’a nul égal dans le monde.
Merci à Thierry pour l’organisation de ce repas et merci aux participants pour les bouteilles et bravo à Jean-Philippe pour ses plats.
Stéphane