Chateauneuf du Pape 1947.
Bouteille achetée en 2003, à une époque où l’on trouvait encore ce genre de flacon sans se ruiner, comme ça, pour gouter un grand et vieux millésime. Je n’ai aucune info sur le producteur et il faut deviner l’appellation même si l’on distingue assez clairement le “C” et “Pap”. C'est la partie investigation que j'aime avec les vieux millésimes aux étiquettes détruites par le temps. Il est d'ailleurs toujours curieux de voire une bouteille de +70 ans, pleine avec une belle étiquette comportant degré alcoolique et centilitrage.
Il n'y a donc pour nous aucun risque d'être influencé par une quelconque étiquette ronflante de ce coin de France, commençant par "Ra" et finissant par "yas" par exemple dont la simple photo sur les réseaux sociaux déclenche des flots de like d'émerveillement et glorifiant son acheteur pour sa fine connaissance des perles rares du vignoble français.
Ce 1947 a été ouvert comme ça, en fin de repas, sans regarder la lune, sans tourner autour trois fois dans le sens des aiguilles d'une montre, avec un bilame à 10 euro et bien évidement 5 minutes avant de le boire et non pas la veille au matin.
Nez mat sur les épices mais très propre sans esbroufe d’une très belle tenue avec de la compote de cerise en fond aromatique. Bouche droite d’une fraîcheur surprenante presque mordant donnant un caractère très vivant. On sent une certaine évidence dans la mâche pour se vin posé, de méditation qui se boit bien. Un vin superbe de densité, de jeunesse même à l'aveugle et sans mode opératoire pour le comprendre.
Stéphane