Retrouvaille au club AOC de Barr avec pour première séance Mercurey 1er cru Rouge en remplacement de LA soirée de l’année 2014 qui sera consacrée aux crus classés de Margaux, tous les crus classés et Margaux qui est dans ce répertoire très riche. Mais restons pour l’heure avec le pinot noir.
La production en rouge sur Mercurey est confiée au seul pinot noir (what else) sur une surface de 548 hectares pour seulement 84 hectares en blanc, c’est dire la primauté de cette couleur. Un petit tiers de cette surface est classé en 1er cru sur 32 climats, ce qui me paraît être une proportion raisonnable et déchiffrable. A remarquer que ce nombre de 32 climats est récent car datant de 1988, la réglementation de 1943 n’ayant identifié en ce temps que 5 climats à ce niveau (Clos du Roi, Clos Voyen, Marcilly, Clos des Fourneaux, Clos des Montaigus). Selon la littérature actuelle les crus les plus solides, les plus charpentés vont naitre sur La Crée, les Veleys, Le Clos du Roi, Clos Barraud, alors qu’a l’opposé les crus les plus souples vont voir le jour dans Les Sazenays, Les Champs Martin, les Croichots. Entre ces 7 crus, les 25 autres dans une palette de nuance propre à cette région.
Dégustation à l’aveugle.
Mercurey 1er cru Clos des Myglandes 2011 Domaine de la Framboisière
Nez puissant, expressif sur les fleurs, la pivoine, la rose, la réglisse, le poivre avec une petite verdeur qui accroche rapidement l’esprit. Bouche gourmande, ronde sur des tannins fins. Beaucoup de volume, de mâche sur une acidité franche et bien travaillée. Manque un peu de fond et de grandeur en final pour ce vin que l’on pourra boire assez rapidement sur son fruit. 14/20
Mercurey Les Montots 2011 Domaine A et P de Villaine.
Robe légère. Nez grillé, torréfié, végétal sur la suie, le caoutchouc un peu dans l’esprit de certain 2004. La bouche est raide, franche mais trop vive et va rester élancée tout en restant un peu trop bancale et atrocement courte. 11/20
Mercurey La Perrière 2010 Michel Sarrazin.
Nez très parfumé sur la maggie, les fleurs comme le lys avec un fond de groseille et de noix de muscade. La bouche est ample, bien posée sur des tannins gras accompagnant une impression de sucrosité. L’acidité est bien dans la matière qui se fait longue. Un vin charmeur, enrobé, plaisant et très efficace. 15/20
Mercurey 1er cru Clos du Roi 2009 Château de Chamirey
Nez un rien animal, sur les fruits noirs avec quelques touches caillouteuses. La bouche est massive, compotée sur des tannins serrés. Tout ceci manque de finesse et de précision et on sent là une très grosse extraction pour ce vin qui veut passer en force au lieu de jouer la carte de l’élégance. 12/20
Mercurey 1er cru Les Saumonts 2009 Château Genot-Boulanger.
La robe est terne. Nez déviant sur la sueur de cheval ou la fiente de pigeon, a vous de choisir votre animal. L’attaque est ample, charnue sur les herbes fraiches, le menthol, mais l’ensemble devient rapidement piquant et mordant avant une finale chaude. Espérons que le problème ne touche que cette bouteille. 09/20
Mercurey 1er cru Champs Martin 2009 Domaine Lorenzon
Nez légèrement boisé, grillé sur la croute de pain avec des notes de cerises noires, de mûre puis de fruits plus rouges, plus acidulés apportant de la finesse. La bouche est ronde sur des tannins gras et la matière est belle, juste, avec du fond sur des notes d’olives noires mais sans excès d’extraction de matière. Beaucoup de potentiel pour ce vin au bel équilibre. 15/20
Mercurey 1er cru Champs Martin Cuvée Carline 2009 Domaine Lorenzon
Nez sur l’orange sanguine, les fleurs et la noix de muscade. La bouche est souple, franche, ciselée sur des tannins frais. L’ensemble est plaisant, élégant fin et racé. Grande fraicheur en finale qui appelle le verre suivant. Il s’agit ici d’une sélection de la cuvée précédente.16,5/20
Mercurey 1er cru Clos des Myglandes 2006 Domaine de la Framboisière.
Nez sur le café, les légumes, le bois et quelques fleurs. La bouche est très souple mais semble bien légère sur des tannins du coup un peu trop fermes. L’acidité s’affirme bien et l’ensemble reste fin et droit à la limite toutefois de la raideur. Petite chaleur en finale sur une longueur confortable mais uniquement sur l’aromatique. 13,5/20
Mercurey vieilles vignes 2002 Domaine Brintet.
Robe sombre. Nez un peu vieux sur le kirch, la bête, l’encens et le coca-cola (et sans le verre Riedel). Bouche sphérique sur des tannins puissants mais frais avec du fond et une longueur moyenne. Un vin sans esbroufe, simple mais bien fait. 13/20
Givry 1er cru Clos Jus 2002 Domaine François Lumpp (pirate)
Nez délicat sur l’orange, les fleurs les petits fruits rouges. Bouche pleine, fine tout en délicatesse et en élégance, une vraie dentelle. La matière est belle avec un fruité délicat sur des tannins ciselés, bien dessinés et aimables. Tout est aujourd’hui en place et cette cuvée n’ira pas plus loin. A boire donc. 15/20
Voilà, petite séance par le nombre de bouteille renforcé par la présence d’un échantillon méchamment meurtri par son bouchon. Trop peu de vin pour une quelconque lecture de terroir et prise d’identité. Les notes sont toutefois assez homogènes et je retiens de cette soirée les deux cartouches de Lorenzon dans la partie souple de l’AOC et la cuvée village de Sarrazin que j’avais pris pour un 1er cru à la lecture de son origine (Perrière !) Un terroir de vins historiquement costauds qui ce soir va mieux s’en sortir par la porte de la finesse.
Stéphane