La région de Champagne est mondialement reconnue pour ses vins effervescents et son savoir-faire unique dans la production de vin mousseux. Parmi les nombreuses appellations de la région, la ville de Montgueux, située dans le département de l'Aube, joue un rôle discret mais important dans la production de champagne de qualité. Ce petit village, qui bénéficie d'un terroir spécifique, offre des champagnes qui allient tradition, qualité et finesse.
Montgueux est un village situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Troyes, en région Champagne-Ardenne (aujourd'hui Grand Est). Il fait partie de la Côte des Bar, une sous-région viticole de l'Aube qui est souvent moins connue que la Montagne de Reims ou la Côte des Blancs, mais qui joue un rôle essentiel dans la production de champagnes de qualité.
L’histoire viticole de Montgueux remonte à plusieurs siècles. Dès le Moyen Âge, les moines cisterciens de l'Abbaye de Clairvaux cultivaient la vigne. Cependant, c'est au 20e siècle, après la Seconde Guerre mondiale, que la région de Montgueux commence à être réellement reconnue pour la qualité de ses vins. Aujourd'hui, Montgueux compte environ 200 hectares de vignes, cultivées principalement en Chardonnay, bien que des cépages comme le Pinot Noir soient également présents.
Le terroir de Montgueux est l'un des facteurs clés qui contribue à la qualité de ses champagnes. La ville est située sur un plateau calcaire, à une altitude d'environ 200 à 300 mètres, ce qui lui permet de bénéficier d’un ensoleillement optimal pour la culture de la vigne. Le sol est essentiellement constitué de craie et de marne, des éléments caractéristiques des grands terroirs de Champagne.
Ce terroir calcaire apporte une grande minéralité aux vins produits à Montgueux, leur conférant une fraîcheur et une vivacité exceptionnelles. Ce type de sol est particulièrement adapté au cépage Chardonnay, qui domine largement dans la région. Le climat semi-continental de Montgueux, avec des hivers froids et des étés modérés, permet également de maintenir une bonne acidité dans les raisins, indispensable à l'élaboration de champagnes équilibrés.
Le cépage principal de Montgueux est le Chardonnay, qui représente environ 80% de la production de vin. Ce cépage blanc est apprécié pour sa finesse, sa fraîcheur et sa capacité à refléter le terroir. Les champagnes issus de Chardonnay de Montgueux sont souvent caractérisés par une grande pureté, une belle minéralité et une élégance particulière.
Le Pinot Noir et le Pinot Meunier sont également cultivés, bien que dans une moindre proportion. Le Pinot Noir apporte structure et complexité, tandis que le Pinot Meunier, plus fruité, peut ajouter des notes plus rondes et plus gourmandes aux assemblages.
Les champagnes de Montgueux se distinguent par leur finesse, leur élégance et leur fraîcheur. Grâce à la dominance du Chardonnay dans la composition des cuvées, ces champagnes offrent souvent une belle minéralité et des arômes floraux et fruités. Ils sont souvent moins ronds et plus acides que certains champagnes provenant d'autres régions, ce qui leur confère une grande vivacité.
Coteaux Champenois chardonnay 2019 Devaux
Nez ouvert et complexe sur les fruits jaunes, des touches boisées, fumées et légèrement grillées. Bouche sphérique assez légère sur un grain fin au niveau du touché. L’acidité est fondue, discrète. Belle finale sur de beaux amers, réglisse. 14/20
Champagne extra brut chardonnay de Montgueux Vincent Couche.
Nez délicat, finement évolué sur le poivre blanc, la fougère la croûte de pain, avec de notes lactées. Attaque franche sur une bulles très fines mais vives dans une structure crémeuse soulignée par des amers fins et du bonbon arlequin, noix fraîche. 15/20
Champagne Les vignes de Montgueux extra brut blanc de blancs Jacques Lassaigne
Nez très fin et discret très floral, muguet, lys fond citron. Attaque vive sur une mousse dense et des bulles vives sur des amers grillés. La finale est ferme et sèche et l’ensemble reste très droit et un rien austère. 13/20
Champagne Le Cotet extra brut blanc de blancs jacques Lassaigne
Nez très épicé et réduit. Attaque vive sur des bulles un peu grossières, des amers trop en avant sur une acidité trop marquée. Vin bancale pour moi. 11/20
Champagne extra brut Derrière la Cabane blanc de blancs Hélène Beaugrand.
Nez net et délicat sur les fruits blancs et agrumes, touche fumée. Attaque franche sur une mousse crémeuse, des bulles grasses sur une acidité pointue mais qui tient sans excès. Finale sur très belle amertume agrumes. Un vin complet et harmonieux. 15,5/20
Champagne Au Cœur des Racines blanc de blancs 2018 Hélène Beaugrand
Nez sur les agrumes fins, l’amande. Bouche très ample, sphérique qui prend toute la place. La mousse est nerveuse sur des bulles fines et grasse. Très bien en place, précis. 15/20
DOCG Vigna di Romano Prosecco superior Nicos
Bonbon anglais, arlequin. Bouche lisse et aqueuse sur des bulles très fines mais légères dans une mousse sucrée. 10/20
Champagne brut la Chanose Didier Doué
Nez grillé, belle évolution sur des fruits blancs discrets. Attaque franche sur une acidité large qui porte la mousse qui est plutôt sèche même si on sent une petite rondeur dans le fond. Un vin expressif bien équilibré. 16/20
Champagne Cuvée Montgueux blanc de blancs Gonet Sulkova
Fraise des bois assez discret au nez. Bouche sur une mousse ronde, une bulle sans doute un peu simple et qui s’évanouit assez vite. Reste l’acidité centrée en finale. 12/20
Champagne Lumière et Craie brut Blanc de blancs Jean Velut
Nez frais et citronné. Attaque franche sur une mousse dense des bulles fines une acidité pointue donnant un ensemble sérieux mais peu lourd malgré une belle matière. 13,5/20
Crémant d’Alsace Fleur de Lys 2016 Jean-Claude Buecher.
Nez complexe, grillé, cuir, animal. Attaque intense sur une mousse grasse mais aux arômes un peu vieux. Acidité pointue, bulles mordantes enrobés dans la mousse. Finale courte. 13/20
Champagne brut cuvée Prestige 2016 Étienne Doué.
Nez discret mais fin. Attaque élégante sur une mousse fine, des bulles fines avec une matière ample et pleine qui s’allonge avec un bel équilibre. 16/20
Une série avec des réussites, des découvertes mais aussi des interrogations. Dans les découvertes, Hélène Beaugrand avec deux cuvées aux profils très différents mais parfaitement menées. Dans les interrogations, le crémant d’Alsace de cette belle maison spécialisée dans cette exercice me laisse sans voix tant le contraste avec les champagnes est grande. On dit souvent qu’il vaut mieux un bon crémant qu’un mauvais champagne mais sur cette série il n’y a même pas bataille.
Pour finir, la réputation de Montgueux est pour partie liée à Jacques Lassaigne. Les deux cuvées goutées ce soir ne sont pas au niveau alors qu’il s’agit de mon dernier coup de coeur lors de mes vacances à Annecy. A regouter donc...
Stéphane