750 grammes
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Rendez vous avec les Madères au club AOC de Barr avec une sélection effectuée par Christian Boulard. Et pour bien découvrir les madères quoi de plus simple et évident que t’attaquer le morceau avec l’un des meilleurs domaines de cette petite ile portugaise. La sélection a donc été effectuée autour des vins du domaine D’Oliveira.

 

Les cépages classiques et historiques de cette région sont le Sercial, le Verdelho, le Boal et le  Malmsey (Malvoisie) donnant des vins du plus sec au plus doux. Nous avons également eu des vins issus du cépage Terrantez mais je n’ai pas trouvé d’info sur ce dernier. Les bonnes âmes sont les bienvenues.

 

Le sercial et le Verdehlo sont vinifiés en sec puis on y rajoute du vinho surdo pour les édulcorer. Ils sont ensuite vinés pour monter leur taux d’alcool.

Le boal et le malmsez sont mutés avec de l’alcool  lorsque le niveau de sucre résiduel voulu est atteint lors de la fermentation alcoolique. Tous ces vins sont ensuite logés dans des pipes de 650 litres et stockés dans des estufa. Ces estufa atteignent 40 voire 50°. Cette température caramélise le sucre pendant que le vin prend ces fameuses notes de rancio par oxydation.  On parle donc bien de vin cuit, madérisé.

 madère H&H

Madère Sercial, 10 ans d’age Henriques et Henriques (39 euros) Robe orangée, limpide et brillante. Nez sur le caramel au beurre salé, les épices, la mandarine confite, la vanille, les fruits secs avec des touches boisées et iodées. La bouche est fine, élégante dense avec beaucoup d’allonge. L’acidité est prenante, mordante sur des notes tourbées accompagnées de chocolat blanc. Reste l’alcool qui est un peu trop en avant. 14/20

 madère sercial D'Oliveira

 

Madère Sercial 1989 D’Oliveira (61 euros) Robe de couleur cognac avec des reflets verts/jaunes. Le nez est dans un premier temps marqué par la volatile, cette volatile est moins prononcé lorsque l’on agite pas le verre, c’est bon à savoir pour la suite. Nez de cacao donc, de fruits à l’eau de vie, de fruits secs dans un style très fin et élégant sur la liqueur d’orange. La bouche est très fluide, grasse avec une fine trame tannique en milieu de bouche. L’acidité est fondue et la structure est droite. Rancio fin mais toujours cette chaleur en finale ; finale qui se veut grasse. 15/20

 

Madère Sercial reserva 1937 D’Oliveira (230 euros) Robe cognac, claire avec toujours des reflets verts sur le bord du disque. La bouche est confuse, puis évoluera sur les fruits secs, le chocolat blanc, le curry, le beurre de cacao, la réglisse, mais aussi la boite de pharmacie, le camphre avec des relents boisés. La bouche est douce en attaque avec un gras moyen. Texture enveloppante laissant vite place à une acidité mordante et des tannins gras.  Bouche curieuse donc, partant un peu dans tous les sens. Relative déception vu le prix même s’il est toujours émouvant de boire des vins d’avant guerre. 14/20

 madère verdehlo D'Oliveira

Madère Verdehlo 1986 D’Oliveira (76 euros) Robe ambrée. Le nez est confit avec une oxydation fine sur les fleurs sèches, la prune, le thé, la verveine mais aussi le miel et le chocolat façon after eight. La liqueur est fine dans une bouche riche, dense avec beaucoup de fond et de présence. Fine amertume en finale qui est moyennement longue. 16/20 

 

Madère Verdehlo reserva 1966 D’Oliveira (145 euros) Robe cognac foncé. Nez sur le chocolat blanc, le beurre de cacao, les épices douces, le curry avec a nouveau une volatile dérangeante. Passé une petite douceur la bouche est stricte, serrée, longiligne et puissance. La fin de bouche est longue sur un agréable rancio. 14,5/20

 madère Terrantez D'Oliveira

Madère Terrantez 1988 D’Oliveira (67 euros) La robe est un peu plus légère. Nez confit sur la pomme, les épices douces, l’amande, les fruits secs, le maspin, le café et la mangue. La bouche est ample et généreuse sur une astringence qui construit et structure le breuvage. L’acidité est mûre dans la masse donnant une belle tension. Cuvée très digeste et hautement buvable. Finale longue sur la structure. La première grande bouteille de la soirée, il y en aura d’autres. 17/20

 

Madère Terrantez reserva 1977 D’Oliveira (99 euros) La robe est profonde, ambrée. Le nez est complexe, toujours les fruits secs avec des notes d’huile de lin, de chicoré, de café, d’épice, de cacao. La bouche est moelleuse en attaque puis plus droite mais l’acidité est bancale. Les notes en bouche sont plus florales. Cuvée manquant d’équilibre et d’harmonie. 13/20

 madère bual D'Oliveira

Madère Boal colheita 1984 D’Oliveira (78 euros) La robe est sombre. Le nez est racé sur le café, le caramel, sur les fruits rouges, les fruits à l’eau de vie, le pruneau. Belle structure en bouche avec du moelleux, de la puissance dans une trame tendue. L’ensemble est homogène, expressif avec une énorme acidité qui semble sans fin, interminable. Superbe ! 18/20

 

Madère Boal reserva 1968 D’Oliveira (125 euros) Robe plus ou moins sombre, brillante. Le nez est iodé, sur le caramel, les notes tourbées puis la pêche juteuse. La structure est bien en place, douce en milieu de bouche dans un style glissant et fluide. Cuvée digeste avec une acidité tendant la finale. 16/20

 madère malmsey D'Oliveira

Madère Malmsey 1990 D’Oliveira (59 euros) Robe à peine plus claire. Nez sur le pain, les notes de tisane, d’orange, avec du chocolat, des notes fumées et de la tourbe. La bouche présente une grosse et belle liqueur dans un volume ample et homogène. L’acidité est dans la masse. Cuvée toute en harmonie, pleine de charme. 16/20

 

Madère Bual 1984 Barbelo 1970 (160 euros) Nez sur 100% pleine de volatile avec des relents boisés. La bouche présente la pire acidité que j’ai croisée.  10/20 et encore je suis sympa vu le prix de la cartouche. 

 

Un beau parcours dans le monde du vin cuit avec les madères. Le point commun de toutes ces cuvées est une acidité marquée suivie d’un taux d’alcool (souvent autour de 20°) beaucoup trop élevé pour mon palais. Tout ceci est certainement gage de longévité mais pas toujours de buvabilité et c’est bien dommage. Avec peu d’exemple mais que des bons je préfère de loin le Porto, le Maury et autres Rivesaltes. A noter que j’ai, pour une fois et cela n’est pas coutume, une préférence pour l’équilibre des Bual et Malmsey, donc des madères les plus doux.

 

Les bouteilles sont assez rares sur le marché français et les prix sont ceux d’un importateur en Belgique.

 

Stéphane

 

 

Tag(s) : #CR Club AOC de Barr
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