Voici déjà en ce mois de mars 2014 la soirée prestige du Club AOC de Barr avec tous les crus classés de Margaux réunis en une seule soirée.
Que dire sur cette AOC ? Que l’on y dénombre le plus grand nombre de crus classés avec 21 représentants à tous les niveaux et surtout dans les troisièmes avec 10 des 14 châteaux. On comprend mieux car l‘appellation est la plus vaste du Médoc avec un peu plus de 1400 hectares sur des graves du quaternaire de 10 m à 24 m d’altitude. Nom de Dieu ça grimpe !!
Les cépages sont les classiques Cabernet franc, Cabernet sauvignon, carmenère, cot, merlot et petit verdot avec une assez forte présence de Merlot pour la rive gauche.
Service en aveugle.
Margaux Château du Tertre 2009 cinquième cru classé.
Robe sombre au reflet violet. Le nez est plein, confit, fruité mais avec des touches végétales, animales et alcoolisées. La bouche est assez gourmande sur des tannins fins et curieusement une acidité très vive ce qui détonne avec cette douceur. La finale accroche un peu. 13/20
Margaux Château Boyd-Cantenac 2009 troisième cru classé.
Robe rubis. Nez boisé sur des fruits plus extraits avec de la myrtille et de la réglisse. La bouche est juteuse sur des tannins ciselés et une amertume plus franche en milieu de bouche. L’acidité est aussi bien plus agréable mais l’ensemble reste austère et ce n’est pas la grande joie dans le verre. La finale plus grasse rattrape un peu l’ensemble. 13,5/20
Margaux Château Ferrière 2008 troisième cru classé.
Robe pourpre. Nez discret sur le cacao, la cerise le sous-bois le bois de santal avec des relents végétales. La bouche est fluide sur des tannins serrés et une bonne dose de fraicheur. La matière est digeste et élégante dans un ensemble correct. Finale fraiche. 14,5/20
Margaux Château Rauzan-Gassies 2005 deuxième cru classé.
Bouchonnée.
Margaux Château d’Issan 2003 troisième cru classé.
Robe rouge profond. Nez sur le cassis, la réglisse, la menthe fraiche, la barrique lourdement chauffée mais bien intégrée. Un vrai jus de fruit. Bouche gourmande, charnue, homogène sur des tannins souples et enrobés. Pas d’une grande profondeur mais très propre et rudement digeste pour ce millésime caniculaire avec cette finale fraiche. 15/20
Margaux Château Prieuré-Lichine 2002 quatrième cru classé.
Robe rouge profond. Nez minéral puis plus discret sur le bouillon de légume, le sous-bois, le champignon et les fruits à l’eau de vie. Bouche ronde, sphérique avec un petit creux en milieu de parcours. L’ensemble est simple et presque squelettique avant des tannins brouillons en finale. 12/20
Saint Julien Clos du Marquis 2002 (pirate)
Nez avec un fond de menthe fraiche, d’anis, de bois vanillé et de fleurs. La bouche est pleine, croquante sur des tannins fermes mais précis apportant une belle trame et une structure très agréable malgré une certaine puissance. Du coffre avant la finale qui repeint le tableau. Coup de cœur pour ce Saint Julien dans une soirée Margaux. 18/20
Margaux Château Dufort-Vivens 2001 deuxième cru classé.
Nez pas très rassurant sur les légumes, le céleri, la cerise rouge le sang frais, le graphite et ce bon vieux poivron. La bouche est fluide sur des tannins pointus et une pointe d’alcool. Finale acidulée austère et asséchante. 12/20
Margaux Château Desmirail 2000 troisième cru classé.
Nez plein sur le sang, la cannelle et le poivron. Bouche douce mais creuse en attaque sur des tannins massifs et brutaux le tout sur une matière curieusement fluide comme détachée de l’ensemble. Un peu jus de légume dans du bois. 13/20
Margaux Château Marquis de Terme 2000 troisième cru classé.
Nez sur le plastique, les fruits rouges, le bois et de fortes notes animales réduites. Une bouche longiligne sur de jolis tannins juteux dans un ensemble dense mais trop évolué. Ce vin ne manque pas de caractère mais les notes de fientes sont insupportables. 12/20
Margaux Château Lascombes 1999 deuxième cru classé.
Nez discret sur du tabac puis plus vieux sur des fruits cuits. La bouche est soyeuse, élégante en attaque puis arrive une grosse masse de tannins asséchants faisant de ce vin un breuvage compact et sans grand intérêt dans un style rustique et anguleux. 12/20
Margaux Château Dauzac 1998 cinquième cru classé.
Nez sur les épices comme le curcuma et le poivron mais cette fois mûr. La bouche est fraiche et les tannins sont bien faibles n’apportant presque rien au vin qui reste longiligne, aimable mais sans relief et manquant de tenue. 13/20
Margaux Château Kirwan 1998 troisième cru classé.
Nez sanguin, trop mûr sur le cacao et le poivron racoleur. La bouche est ronde non sans une certaine impression de sucrosité avec une acidité un peu trop en avant. Pour le reste, amande, alcool pour ce margaux démonstratif mais buvable. 13,5/20
Margaux Château Palmer 1996 troisième cru classé.
Nez discret sur le poivre noir, les fruits noirs encore frais et une touche de cuir noble. Beau touché de bouche, une première ce soir, pour ce vin jouant clairement la carte de la finesse et de l’élégance avec du soyeux de la race et de l’équilibre. Peut être un cran en dessous de mes attentes. 16,5/20
Margaux Château Malescot Saint Exupéry 1994 troisième cru classé.
Robe sombre. Nez frais sur la menthe, les fleurs, le chocolat, l’eau de vie, le pruneau, la cannelle, les épices. La bouche est juteuse, minérale, dense sur des tannins présents digestes. La fin de bouche est par contre très tannique. Un vin étonnant de densité pour le millésime. 15/20
Margaux Château Tour de Mons 1990 cru bourgeois.
La robe est tuilée. Nez qui fait son âge mais restant complexe sur le cacao, le sang, la boite à pharmacie. La bouche est ronde avec un charme certain, des tannins discrets, une acidité fondue. Sans l’ampleur des plus grands il reste très intéressant à découvrir. 16/20
Margaux Château Prieuré-Lichine 1990 quatrième cru classé.
Nez sur les fruits à l’eau de vie, les épices, les ronces et le bois de santal. Les tannins sont fermes mais bien en place, aidant la structure fraiche à tenir debout. Remarquable jus, harmonieux d’où se dégage une certaine plénitude. Quel beau millésime tout de même. 16,5/20
Margaux Château Brane-Cantenac 1988 deuxième cru classé.
Bouchonnée.
Margaux Château Margaux 1988 premier cru classé.
Nez sur le café froid, le chocolat, la menthe fraiche, le cassis, le bois brulé. Ce qui frappe de suite c’est la précision des tannins, on n’est plus dans la même cour. La bouche prend de la largeur et la concentration de grande classe est bien au rendez vous. On ressent une sorte de facilité, d’évidence, rien ne semble forcé. 18,5/20
Margaux Château Giscours 1986 troisième cru classé.
Nez évolué sur les fruits rouges, la bergamote, la confiture mais aussi le sous-bois. La bouche est suave, d’une extrême finesse jusqu’aux tannins de la même veine. Le vin reste debout sans s’évanouir et n’a pas à rougir devant son prédécesseur avec son coté consensuel et plaisant. 17,5/20
Margaux Château Rausan-Ségla 1982 deuxième cru classé.
La robe est terne mais je suis un peu en bout de table. Nez sur le bois, le café moka, les fruits. La bouche est fluide sans la moindre trace de tannins perturbants. L’ensemble est classe mais fait tout de même son âge. Reste l’élégance et le soyeux de la bouche et c’est déjà plus que bien. 17/20
Margaux Château Marquis D’Alesme Becker 1979 troisième cru classé.
Robe assez sombre pour l’âge. Nez végétal sur des notes de persil bien vert. La bouche est vieille, asséchante et rustique dans un style old school. Il devait être bien meilleur et surtout assez intéressant il y a 15 ans. 13,5/20
Margaux Château Pouget 1978 quatrième cru classé.
Nez sur la gitane bleue et froide. La bouche présente une acidité forte et perçante des plus désagréable. 10/20
Margaux Château Cantenac-Brown 1978 troisième cru classé.
Nez de fin de soirée sur l’encens, le curry. La bouche est charnue sur des tannins fermes encore bien en place. En finale les tannins vont même encore envoyer beaucoup de watt. Bien meilleur que Pouget, du moins sur ces deux bouteilles. 14/20
Je n’ai pas toujours retrouvé la légendaire finesse et féminité que l’on trouve dans toutes les descriptions viniques mais je manque de repaire dans cette région. Je retiens de cette soirée un très beau Issan 2003, Giscours 1986, un Palmer 1986 dont nous attendions plus et un margaux 88 qui en a encore pour 20 ans devant lui. Pour le reste, beaucoup de vins sans grand intérêt surtout en regard des prix.
Stéphane