Excursion en terres de Savigny lès Beaune pour ce début mai 2014 avec une intéressante sélection de 12 bouteilles. Quelques belles références, des beaux millésimes…..
Quelques chiffres rapidement.
Superficie en production :
Rouges : 300,95 ha (dont 128,77 ha en Premier Cru)
Blancs : 45,21 ha (dont 9,85 ha en Premier Cru)
Vins rouges, cépage Pinot Noir.
Vins blancs, cépages Chardonnay et Pinot Blanc.
Pas de grand cru à Savigny et les vignes se divisent en deux camps avec 22 premiers crus entre 250 et 400 mètres d’altitude.
- Coté Pernand, exposé plein Sud sur sol graveleux parsemés d’oolithe ferrugineux. Les Vergelesses, Les Talmettes, Les Charnieres, Aux Clous, Les Serpentières, Aux Guettes, Aux Gravains.
- Coté Beaune, exposé Est, Nord-Est sur terrains calcaires et sableux. Les Jarrons, Les Marconnets, Les Rouvrettes, Les Peuillets, La Dominode, Redrescul, les Narbantons.
A boire plutôt jeunes, ils sont souples et peu tannique dans un style féminin du coté Pernand ; plus robustes et consistants et de meilleurs garde coté Beaune.
Savigny lès Beaune Aux Fourches 2011 Domaine Champy
Robe tendre. Nez sur les fruits rouges avec une pointe végétale mais l’ensemble reste élégant et noble avec un retour de poivre et de bois brulé. La bouche est franche sur des tannins discrets avant un surcroit de matière en milieu de bouche donnant un peu d’allonge. Vin gourmand qui passe bien avec sa petite fermeté et sa finale épicée. 13/20
Savigny lès Beaune 1er cru Champ-Chevrey 2011 Domaine Tollot-Beaut
Robe tendre à nouveau. Nez curieux aux notes d’insecticide au service puis plus rien, muet comme une carpe. Bouche simple sur une acidité un poil piquante. Un peu de gras en milieu en bouche qui n’arrive pas à couvrir l’acidité un peu trop marquée. La matière semble toutefois plus mûre. 13,5/20
Savigny lès Beaune 2010 Domaine Laleure-Piot
Robe légère signant une faible extraction. Nez sur le café froid, la cerise très rouge, la griotte avec des touches végétales et torréfiées. Bouche à l’attaque gourmande puis fluide, en dentelle, bien dessinée par des tannins juteux. Un vin qui ne force pas, sur les fleurs, la ronce. Ca pinote dans le verre. Belle finale aromatique. 15/20
Savigny lès Beaune 1er cru Haut-Jarrons 2009 Domaine Louis Chenu.
Robe rubis profond. Nez complexe sur la réglisse, la sauce soja, le maggi avec une toute petite pointe de volatile. Belle mâche en bouche, du caractère, des tannins précis, fermes mais gras. Un Savigny sapide qui a du coffre, de la présence mais qui peu sembler un peu court en regard de la démonstration initiale. 16/20
Savigny lès Beaune 1er cru La Bataillière aux Vergelesses 2009 Domaine Albert Morot.
Robe sombre. Nez sur la planche, la cerise noire, le cassis, de la volatile, les épices. La bouche est pleine, charnue, les tannins sont gras avec un bon zest de fraicheur. Savigny too much, brutal et un peu trop démonstratif manquant de finesse et de classe. 13/20
Savigny lès Beaune 1er cru Vergelesses 2009 Domaine Michel Gay et fils.
Robe rubis avec des traces d’évolutions. Le nez est boisé, toasté avec des épices et des fruits noirs. Bouche plaisante, ample avec un beau soyeux en mise, de la fraicheur, des tannins denses mais gras. Belle profondeur, du poivre noir une acidité mûre. Joli caractère. 16/20
Savigny lès Beaune 1er cru La Dominode 2009 Domaine Bruno Clair.
Robe sombre. Nez sur la cerise noire, l’eau de vie, le bois bien chauffé, le goudron. La bouche est ample, sapide avec un très beau touché, une acidité parfaitement maitrisée. C’est ample, charpenté, puissant. Grande vinification à l’image d’un Côte de Nuits. 16,5/20
Savigny lès Beaune 2007 Domaine Antonin Guyon.
Robe grenat. Nez floral sur le sureau, la framboise et une pointe de verdeur. La bouche est souple, tendre, simple sur des tannins gras. Profondeur moyenne d’un village avec une acidité marquée avant une finale ultra courte. 12/20
Savigny lès Beaune 1er cru Aux Fourneaux 2007 Domaine Chandon de Briailles.
Robe légère. Nez sur la compote de fraise, la menthe un peu chimique et des notes sauvages. La bouche est bancale, en trois parties, tannins d’un coté, gras de l’autre et acidité qui tourne en rond sans trouver personne. Défaut de bouteille ? 11/20
Savigny lès Beaune 1er cru Lavières 2006 Domaine Tollot-Beaut.
Robe coca-cola. Nez coca mais boisé cette fois sur un fond de fruits rouges acidulés comme la groseille. La bouche est fluide sur des tannins discrets, une bonne fraicheur. L’ensemble est tout de même assez moyen avec une profondeur toute relative et une finale stricte et limite raide sur le zan qui n’arrange rien. 12/20
Savigny lès Beaune Aux Grands Liards 2005 Domaine Simon Bize et fils.
Nez net et précis sur le bois noble, la fraise, les épices douces. Bouche soyeuse, veloutée qui mise sur un très joli gras et une fraicheur maitrisée. Vin très homogène, cohérent, plein de charme, sans lourdeur ni excès de rien. Pas la peine de forcer lorsque la matière est grande. Une vraie découverte pour moi. 17/20
Savigny lès Beaune 1er cru La Dominode 1989 Domaine Bruno Clair.
Robe aux reflets orangés. Nez sur le café froid, le tabac, des touches médicinales, de la fraise des bois, de la suie. La bouche est fine mais reste gourmande sur des tannins encore fermes mais très enrobés dans le gras. L’acidité est fondue, discrète soulignant harmonieusement les tannins. L’impression de maitrise est à nouveau présente, 20 ans avant le 2009, sans surprise donc, même l'étiquette de bouge pas. 17/20
Très belle sélection par les membres du club AOC avec 1 incontournable de la région, Bruno Clair, qui avec deux cartouches, certes sur deux grands millésimes, démontre que cette appellation peut (doit) produire de grands vins. Confirmation faite avec Simon Bize et son « simple village » qui a émerveillé toute la table et Louis Chenu, domaine hors des tablettes, qui a produit un bien beau jus des Hauts-Jarrons en 2009 dans un style très masculin. Curieux lorsque l’on sait que deux femmes sont au commandes.
Une soirée largement au dessus de la soirée Mercurey pourtant sur les même millésimes avec deux styles bien définis, souple d’un coté du village, plus corsé et robuste de l’autre mais toujours en conservant cette élégance qui caractérise le village. Quelques élevages sont tout de même un peu trop appuyés, il ne faudrait pas noyer la matière dans la planche.
Stéphane