Saint Julien est une des appellations communales de Bordeaux, l’une des plus célèbres avec Pauillac, Margaux et Saint Estephe sur la rive gauche et Pomerol, Saint Emilion à droite.
Saint Julien, propose selon la brochure des vins harmonieux, puissants et fins , des bouches charnues et amples, de longues finales épicées et fruitées. On doit pouvoir dire cela de beaucoup d’autres appellations de France et de Navarre mais difficile de rendre en quelques mots une impression générale.
Pour simplifier la chose et être plus proche d’un consommateur lambda nous n’avons volontairement pas sélectionné de crus classés mais des vins « plus simples » entrant dans cette appellation de 920 ha.
Saint Julien Château Lalande 2020
Robe sombre. Nez lacté, beurré sur les fruits rouges avec une touche de fumée et du bois assez propre même si présent, fond de sous-bois. Attaque amer, bois brûlé, sur acidité pointue, du bois, des tannins fins et nerveux et une finale sur l’alcool. 12,5/20
Saint Julien Château La Bridane 2020
Robe plus légère. Nez mutique sans doute floral sur le bonbon et une touche de sous-bois. Bouche plus fraîche avec une acidité plus marquée mais dans un ensemble plus faible en structure et manquant d’équilibre pour l’heure. 11/20
Saint Julien Château Moulin Riche 2019
Robe un rien terne. Nez plus mûr sur les fruits noirs . Attaque ample et riche comme le moulin avec une matière glissante, des tannins francs et gras. La bouche reste puissante, gourmande, solide. Finale un rien sèche. 13,5/20
Saint Julien Château du Glana 2017
Robe grenat. Nez sur un boisé fin et des fruits mûrs. Attaque élégante dans le contexte, amertume pas désagréable, et belle structure acide. Un vin bien dessiné sur des tannins gras. Finale un rien plus simple. 13/20
Saint Julien Château Teynac 2015
Robe sombre. Nez plus complexe et plus fin sur les fleurs. Attaque gourmande sur des tannins gras et enveloppant. Un rien chaud l’ensemble manque de finesse et de grâce sur la finale. 12/20
Saint Julien Château les Ormes 2015
Robe grenat. Nez discret. Attaque fluide sur une matière assez dense, des tannins gras, une acidité un rien bancale mais il y a un peu plus de vin que dans le précédent. 13,5/20
Saint julien Lalande Borie 2015
Robe plus patinée. Nez sur les belles fleurs, le lys, la violette avec une touche de poivre. Attaque fluide puis grasse, sous-bois, acidité bien en place avec de l’allonge et une finale fraîche. 14/20
Nappa Valley 2015 Nappanook
Robe brillante. Nez sur l’alcool et sans doute autre chose comme du vernis. Attaque ample et sphérique sur des tannins gras, une grosse masse de richesse et une certaine sapidité. Trop de tout avant une finale tannique. Un vin démonstratif clairement yankee. 12/20
Saint Julien Château Gloria 2014
Nez complexe sur le tabac, petits fruits rouges. Bouche fluide et élancée, d’une autre époque, sur une acidité franche, des tannins secs. Un style rustique mais dynamique. 12/20
Saint Julien Moulin de la rose 2012
Nez sur les épices, le tabac brun. Attaque gourmande sur une acidité juteuse mais une impression bancale dans la structure. Un truc qui cloche. 11/20
Saint Julien Hortevie 1989
Nez ouvert sur les épices avec des fruits rouges et fougère. Attaque sphérique, flottante dans la structure, avec une acidité juteuse et dense mais trop imposante. Un peu taillé à la serpe. 13/20
Saint Julien Terrey gros Caillou 1989
Nez sur les fruits a l’eau de vie, le tabac mais discret, pointe verte. Bouche fine en attaque sur des tannins fins et bien dessinés. Acidité dans la largeur, bien en place, sans excès. Finale sur les tannins mais sans sécher. Enfin un beau vin d’un château qui n’existe plus de nos jours. 15,5/20
Résultat en demi teinte voire même faible, et je note large par rapport aux autres membres du club.
La diffusion des photos en sortie de soirée sur les réseaux avait suscité quelques réactions habituelles émanant de sachants.
En résumé nous n’aurions pas gouté les bons vins, pas les bons millésimes, pas dans le bon ordre, bref nous avons tout faux, c’est de notre faute si nous n’avons pas réussi a extraire ce qui n’est manifestement pas disponible dans les flacons.
Si nous n’avions sélectionné que des crus classés on nous aurait reproché de faire de la défonce de portes ouvertes, on ne prend que des non classés, on nous reproche l’inverse. En gros, on ne goute jamais les bons vins quand les résultats ne sont pas au niveau de l’idée collective.
J’estime qu’à 30 euros de moyenne nous devrions toucher du bout des doigts ces réputés vins classés mais nous n’y sommes pas du tout. Faudra alors trouver la motivation pour dépenser encore 3 voire 4 fois plus pour accéder aux grands noms de l’AOC. Et dépenser encore moins au risque de diviser encore le plaisir ne sera pas plus chose plus aisée. Tout le monde est perdant.
Bref, on peut toujours critiquer le bordeaux bashing , il n’y a aucune volonté d’y prendre part mais cette série ne va pas m’orienté vers cette AOC lors de mes choix.
Stéphane