Le thème des millésimes en « 9 » n’a pas échappé à Etienne Sipp et fort d’une réserve de plusieurs milliers de bouteilles sur au moins 50 ans, il a offert à sa clientèle la possibilité d’approcher 13 vins de 3 beaux voire grands millésimes. Et chose rare, voire même unique ces vins sont en ventes à des tarifs corrects pour le client et pour le producteur. 37 euros par exemple pour un riesling réserve personnelle 89 de belle facture rentre tout à fait dans les prix des salles de ventes. Au sommet des tarifs, 98 euros pour une bouteille de SGN 89 est même une très belle opportunité.
Alsace Muscat 1979 Louis Sipp. (SR : 2 g/L – AT 5,8 g/L)
Nez mur sur les fleurs sèches, le menthol, pointe de pétrole lui donnant un profil old school. Bouche souple sur une acidité pointue et courte mais ensemble très gras et large. De beau reste comme souvent sur les vieux muscats bien nés. 14,5/20
Alsace Riesling Réserve Personnelle 1979 Louis Sipp (SR : 5,6 g/L – AT 6,9 g/L)
Nez sur le sous-bois, impressions florales et herbacées avec encore une fois des terpènes. La bouche est suave avec une certaine plénitude dans une acidité souple et quelques sucres encore perceptibles. Un beau vin sans l’effet wahou du muscat. 14/20
Alsace Kirchberg de Ribeauvillé riesling 1979 Louis Sipp (SR : 5 g/L – AT 7,7 g/L)
Nez pas forcement flatteur sur le sous-bois, la morille sèche. La bouche est très large, profonde avec beaucoup de mâche et une belle assise dans un acidité fine et juteuse avant une finale plus sage. 16/20
Alsace Tokay d’Alsace 1979 Louis Sipp (SR : 8 g/L – AT 6,9 g/L)
Nez éclatant sur les fruits jaunes presque envahissant, abricot, tarte tatin, touche de café et miel. La bouche présente un confit sec, une acidité souple dans une structure plus évanescente, plus simple avant une finale bien fraiche. 15/20
Alsace gewurztraminer 1979 Louis Sipp (SR : 3 g/L – AT 4,6 g/L)
Nez fumé sur les fleurs fraiches semblant à peine évoluer. La bouche est puissante, granuleuse avec beaucoup de tenue et du caractère. 16/20
Alsace Riesling Réserve Personnelle 1989 Louis Sipp (SR : 3,4 g/L – AT 6 g/L)
Nez curieusement froid, anis, chèvrefeuille, pain sec. L’attaque est franche, nette sur un jus minéral dans une définition ciselée et harmonieuse. Il ressort un sentiment de brillance de ce riesling, un coté éclatant et sapide qui fait porter le verre à la bouche. 15/20
Alsace riesling vendanges tardives 1989 Louis Sipp (SR : 5,5 g/L – AT 6,9 g/L)
Nez discret sur la fraise, le café, le miel, l’abricot frais. La bouche est large sur une acidité fondue, un profil sec et tannique pour cette structure carrée et sérieuse. 16/20
Alsace Osterberg gewurztraminer 1989 Louis Sipp (SR : 7,5 g/L – AT 3,8 g/L)
Nez un peu vieux, sur le camphre sans doute altéré par un bouchon pas top. La bouche est par contre grasse, fondue avec une trame tannique, de l’alcool dans un profil athlétique, tout en muscle, dans la largeur avant une finale sur l’anis. 17/20
Alsace Tokay Pinot gris vendanges tardives 1989 Louis Sipp (SR : 32 g/L – AT 5 g/L)
Nez sur les raisins secs, la mirabelle, le café froid. La bouche est fluide, granuleuse sur une acidité bien en place, sur l’avant. Un vin tout en éclat avec des amers et de la fraicheur avant une finale plus mordante. 17,5/20
Alsace gewurztraminer sélection de grains nobles 1989 Louis Sipp (SR : 82 g/L – AT 4,3 g/L)
Nez poudreux sur un fort botrytis bien noble et une petite dose de volatile qui lui donne des ailes. La bouche est d’une plénitude absolue avec un touché parfait, une grande délicatesse. Il se dégage beaucoup de force de ce vin mais sans la moindre volonté démonstrative. La force des grands liquoreux. Finale sur une grande trame tannique. 19,5/20
Alsace Riesling Réserve Personnelle 1999 Louis Sipp (SR : 26 g/L – AT 7,7 g/L)
Nez sur la pierre, des touches fumées et fruités jaunes. La bouche est fluide sur des SR centrées une acidité granuleuse avec du croquant et du beure frais. VT déclassée par le domaine pour manque de rôti. 14,5/20
Alsace pinot gris Réserve Personnelle 1999 Louis Sipp (SR : 38 g/L – AT 6,1 g/L)
Nez sur la prune, la quetsche, le safran et les épices. La mise est franche, fraiche sur un vin délicat, posé qui reste longtemps sur cette fraicheur. 15,5/20
Alsace grand cru Osterberg gewurztraminer vendanges tardives 1999 Louis Sipp (SR : 18 g/L – AT 4,6 g/L)
Nez sur les épices, la menthe sèche, le pain, la cire, le miel d’acacia. La bouche est souple, très grasse sur une acidité fondue, dans un profil compact sur la largeur. Ensemble aimable et plaisant. 15/20
On sent bien les différences entre les 3 millésimes. Différences liées à l’âge bien évidemment mais aussi au climat du moment mais surtout à l’évolution des méthodes de productions.
Les 79 sont plutôt des vins de bouches, même de mise en bouche car les longueurs ne sont pas phénoménales. Les vins sont aujourd’hui en places, harmonieux, fin et délicat et surtout frais mais devait être bien différents jeunes, sans doute bien plus virils.
Les 89 sont bien plus mûrs aidés par un été magnifique, les acidités ne sont pas forcément plus intenses mais les vins sont plus complets, plus solides sur des nez classiques et fruités. Les finales sont bien plus longues.
Pour finir les 99, millésime plutôt froid. Au nez arrivent les notes fumées, pierreuses et épicées. Les vins sont francs malgré des vins assez riches en dégustations.
Merci Etienne pour l’ouverture au public d’une partie des trésors de la cave du domaine.
Stéphane