Dernière soirée de l’année 2016 pour le club AOC de Barr, cette fois sous le signe des bulles. Des bulles oui mais des bulles à la « Selosse » avec une belle sélection autour de ses disciples.
Anselme Selosse est passé dans les maitre de la région avec des cuvées célèbres et recherchées par tous les amateurs. Il applique à ses cuvées des principes à l’époques originaux, élevage sous bois, des raisins de hautes maturités voire une solera pour la cuvée Substance. Depuis de nombreux vignerons lui ont emboité le pas mais le résultat est-il convainquant pour autant ?
Dégustation à l'aveugle décembre 2016.
Robe assez soutenue. Nez sur la mie de pain, mûr sur des fruits jaunes, de l’amande, de la noisette, de la brioche. Bulles très fines mais anguleuses sur un fort dosage rendant l’ensemble crémeux sur une base d’acidité citronnée mais semblant malique. Amertume marquée en finale qui est surtout courte et simple. 12/20
Robe éclatante, dorée. Nez précis, floral, épice pointe de mirabelle signant une bonne maturité, touche de pain le tout très frais. Acidité fine et constructive, assez cristalline dans un fond sec, droit et calcaire. Vin minéral, juteux, dynamique élancée à peine un peu juste en longueur mais la finale est sapide. Belle bouteille. 15/20
Nez sur les fruits exotiques, les agrumes, les fruits secs dans un style discret. Bouche ample avec un bon dosage, une mousse souple mais une bulle vive et fine. Un champagne large, gras avec du corps. Finale crémeuse et souple. 14/20
Robe très dorée avec beaucoup de grosses bulles dans le verre. Nez oxydatif, touche acétique. La bouche est sphérique, expressive sur une acidité droite dans un style aérien mais la bouteille est marquée par une évolution importante le rendant moins net et fatiguant. La fraicheur n’est pas en reste mais trop marquée. 10/20
Robe dorée, bulles fines dans le verre. Nez fumé, fraise avec des relents boisés qui peuvent déranger, touche de froment. L’ensemble reste élégant. Bouche confirmant le caractère boisé du nez mais moi j’aime bien. L’ensemble est juteux, complexe, bien assis sur une mousse légère et droite, un caractère sec avec de l’allonge et un coté tactile fort intéressant. L’acidité est fondue. Finale longue et homogène. Un Chassagne avec des bulles . 16/20
Très fines bulles dans le verre. Nez sur les fruits blancs comme la poire, une pointe d’épice, de la pêche, de la pomme un peu plus simple. Bulles vives en bouche sur une acidité droite mais un peu brouillonne. A nouveau de l’amertume rendant l’ensemble flou et manquant de finesse. Visiblement aucun dosage, et cette fois ce n’est pas une qualité car l’ensemble est taillé à la serpette. 12/20
Robe très dorée et les bulles vont bon train dans le verre. Nez sur la noisette, des fleurs avec une subtil évolution marquant à peine le nez d’une fine oxydation. Toute cela semble maitrisé. Bouche pleine, bulles grasses mais fines sur une longue amertume dans une acidité souple. Finale très fraiche et longue sur la noix fraiche. Superbe ! 17/20
Robe cuivrée quelques bulles dans le verre. Nez sur les fruits secs, l’amande mais aussi du végétal avec l’asperge. L’acidité très marquée en bouche, note de moutarde !! 09/20
Bouchonnée.
Robe clairet, trop rouge selon moi pour un rosé. Nez muet avec un fond cartonneux. La bulle est fine, l’acidité pas bien longue et le vin reste assez simple. 10/20
Robe terne couleur brique sans bulle. Nez expressif, fraise, groseille, sureau tendance schnaps. Bulles évanescentes sur une acidité rêche sans grand style et semblant déjà fatigué avec des notes de logement pas très classes. 08/20
Et on rajoute 3 bouteilles pour la route et ne pas rester sur de mauvaises impressions. Il faut dire que devant les résultats notre champenois, maitre de cérémonie, semble dépité !!
Robe cuivrée. Nez sur l’abricot, la pâte de coing. La mousse est large, pleine sur une bulle grasse, une acidité souple dans un dosage confortable. Style consensuel et gourmand plutot sympathique. Il fait le boulot. 13/20
Robe rosé tendre. Nez végétal et épicé. Mousse légère, bulles fines mais acidité un poil mordante et dosage trop appuyé. Un peu simple et sans grand éclat. 12/20
Avec cette bouteille je sens de suite l’arnaque car elle n’a pas été ouverte devant nous. Robe rosé et bulles fines dans le verre. Nez pas très causant sur la fraise des bois. La mousse est dense sur une bulle un punchy. L’ensemble est sec, un peu trop carré et trop brut. Finale sur le sirop de fruits. En fait cette bouteille a été bricolé par notre président, 95% de crémant additionné de 5% de pinot noir du même domaine pour donner un peu de couleur et des notes fruitées. C’est plutôt pas trop mal pour un assemblage fait à l’arrache. 13/20
Robe rosé tendre. Nez délicat, floral sur l’amande tout en élégance. La bouche est vineuse comme il faut, juteuse, équilibrée, tendue, fraiche mais avec de la matière. Ensemble sec et racé. Belle bouteille pour finir la soirée. 15/20
Pour faire du vin il faut une philosophie, des hommes, un chai, des tracteurs et de la vigne sur des beaux terroirs. Anselme travaille des vignes sur Avize, Cramant Oger, mais aussi un peu de pinot noir sur Ambonnay. En gros, quasiment les plus beaux de Champagne. C'est sans doute cela qui manque dans certains champagnes de cette soirée.
La meilleure volonté, aussi louable soit elle ne pourra rien y changer. Et les tarifs ne vont malheureusement pas m’aider approfondir le sujet.
Je vais retenir de cette soirée, outre Selosse bien évidemment, Ulysse Collin en blanc et Jérôme Prévost.
Stéphane