Première soirée 2013 et pour commencer fort c’est vers Saint julien que nos verres vont s’orienter. Bouteilles ouvertes quelques heures avant la dégustation. Passage en carafe pour les plus jeunes.
Vignoble au Nord de Margaux, à environ 35 km de Bordeaux, dont l’aire parcellaire de s’étend sur 910 ha comprend la commune de Saint-Julien-Beychevelle, ainsi que des parcelles dans les communes de Cussac-Fort-Médoc, Pauillac et Saint-Laurent-Médoc.
Les vins sont issus des cépages suivants : cabernet franc, cabernet-sauvignon, carmenère, cot (ou malbec), merlot et petit verdot.
Terroir constitué de calcaires, de marnes et d’argiles d’âge Oligocène. Cette appellation, qui s’inscrit dans un contexte climatique océanique tempéré, bénéficie de facteurs favorables à l’établissement d’un grand vignoble par l’effet thermique régulateur engendré par la présence des eaux de l’Océan Atlantique et de la Gironde. Le climat océanique, accompagné certaines années de quelques dépressions automnales pluvieuses ou, au contraire d’arrière-saisons chaudes et très ensoleillées, est à l’origine d’un effet millésime marqué.
Le paysage de cette appellation est presque exclusivement marqué par la vigne qui couvre l’ensemble des croupes
graveleuses soit près des deux tiers des terres de la commune. Les constructions sont rassemblées autour du bourg de la commune et du hameau de Beychevelle qui sont reliés par la route
départementale qui longe l’estuaire. Seuls quelques châteaux aux parcs arborés dominent, isolés au milieu du vignoble. Les « palus » et les marais humides sont consacrés à l’élevage ou sont
boisés.
Château du Glana 2010 (22 euros)
Robe très sombre, presque noire. Nez marqué par le bois, l’alcool mais aussi les fruits noirs et la réglisse, dans un style compact manquant encore de définition. La présence végétale et les relents brulés ne vont pas arranger le tableau. La bouche est fraiche, acidulée en attaque avec une trame tannique présente et ferme avant une finale asséchante et très courte, le coté sec y étant certainement pour quelque chose. Vin correct sans plus. 12/20
Château Peymartin 2009
Robe aux reflets violets. Le nez est fermé, compact sur des fruits rouges puis plus floral sur le lys, avec un retour de la framboise sur un boisé bien plus noble que le précédent. La bouche est ronde et ferme sur des tannins plus précis plus homogène construisant une structure sans excès. Vin moderne, épicé sur la cannelle à la finale longue et vanillé, un peu trop basique toutefois. 13/20
Château Talbot 2008 (59 euros)
Robe grenat foncé. Nez sur le poivron, la fraise et la réglisse sur un boisé léger avant des fleurs mais aussi du sous-bois ce qui est tout de suite moins sympathique. La bouche est étroite, droite avec des tannins souples et surtout une amertume prononcée qui attaque rapidement le gosier. Cette amertume va combler un peu le vide de la matière. Finale sèche et dure pour un vin maigre. 13/20
Château Langoa Barton 2008 (42 euros)
Robe aux reflets violets. Nez boisé marqué par la verdeur et l’alcool. Bouche très raide, massive, asséchante d’une trop forte extraction avec trop de bois et aucun fruité. Je ne comprends pas cette bouteille sans grand intérêt en regard du prix. 10/20
Château Branaire Ducru 2007 (41 euros)
Robe grenat foncé. Nez sur les épices, les fruits noirs, avec un coté mine de crayon bien agréable malgré un retour végétal à l’évolution. Bouche ronde en attaque avec des touches de betteraves rouges et autres racines du jardin. Finale curieuse, rêche. Les membres du club ne sont pas convaincus par cette bouteille, pourtant le nez est correct. Problème de bouchon ? 09/20 pour cette bouteille.
Château Léoville Poyferré 2007 (52 euros)
Robe violet foncé. Nez superbe sur le cassis, la réglisse, la mûre et le graphite avec des touches végétales nobles sur un boisé très classe. Enfin du vin !! La bouche est ample, généreuse, aimable sur un gras salivant, enrobant la bouche avec délicatesse. Très belle finale dans le même esprit. Vin charmeur d’un niveau tout autre, la soirée commence 16/20
Château Léoville Barton 2007 (56 euros)
Robe violet foncé. Nez boisé sur les fruits jeunes éclatants, le poivre et le classique poivron. Attaque ferme en bouche avec de la corpulence et une bonne dose de puissance sans pour autant agresser le dégustateur. Beaucoup de virilité dans ce saint julien moins immédiat pour l’heure mais qui ira loin, si le fruit ne décide pas d’aller voir ailleurs. 15/20
Château Léoville Las Cases 2007 (130 euros)
Robe violet foncé. Nez fermé, fumé avec des touches de zan, de cerise noire et de boisé noix de coco à l’aération. La bouche est fluide, glissante, élégante et très raffinée, il se dégage de ce vin une certaine plénitude, comme une évidence, veloutée et charmeuse. Rien ne dépasse de ce superbe breuvage, dans le contexte du millésime mais on ne peut attendre moins d’un vin de ce prix. 17/20
Château Gruaud Larose 2006 (bouchonnée)
Château Saint Pierre 2005 (35 euros)
Robe foncée, dense. Nez floral sur le lilas, la violette, des relents de réglisse et une toute petite touche de volatile. Attaque fine, milieu plus ample avec des tannins présents enrobés dans le gras du breuvage. Note de poivre pour ce vin bien fait à la finale longue. J’attendais un peu plus de ce vin en regard de l’avis général dont celui de Bob, manque un peu de profondeur et de fun. 14/20
Château Lagrange 2003
Nez franchement végétal sur le poivron, le menthol, les fruits un peu cuits et les agrumes. La bouche est ample, sapide et salivante dans un style aérien, léger et frais pour le millésime et globalement très souple. Belle réussite dans le contexte de la canicule. A boire doucement. 14/20
Château Talbot 1994 (20 euros)
Nez végétal sur le poivron, le cul de cheval trempé dans le fumier. Bouche austère, simple sans tannins, complément fluide. Devait être bu il y a 5 ans au moins. Deuxième Talbot pas terrible, pas mieux que les voitures finalement. 08/20
Château Beychevelle 1994 (71 euros)
(Bouchonnée)
Clos du Marquis 1988 (54 euros)
Robe rouge brique. Nez parfumé sur le bois de rose, la fraise écrasé, le poivre noir, le poivron avec des relents fumés. La bouche est souple, fraiche toujours sur ces notes de bois noble, de boite à cigare, de tabac blond avec de la race et des tannins très bien dessinés. Finale moyennement longue. Très belle surprise ou confirmation que l’engouement actuel pour ce vin est justifié dans le temps. 15,5/20
Château Lynch Bages 1986 (vin pirate)
(Bouchonnée)
Château Gruaud Larose 1986
Nez dense, compact sur la fraise, des notes fumées, du graphite du tabac blond. La bouche est superbe, fluide sur des tannins très fins. Vin étincelant très bien en place aujourd’hui avec lequel on prend vraiment du plaisir et qui va en procurer encore pendant des années comme le veut l’usage en ces lieux. 15/20
Château Ducru Beaucaillou 1975 (103 euros)
Nez évolué sur le tabac, pas très net cette fois, et encore des relents végétaux voire terreux. Bouche fraiche, acidulée mais les tannins sont asséchants et la finale n’est plus propre laissant penser à un problème de bouchon, encore un !!! 11/20 pour cette bouteille.
Château Gloria 1969 (56 euros)
Robe trouble fortement tuilée. Nez atypique pour la soirée, sur le café, le biscuit amaretti, le tiramisu. La bouche est pleine, fine et fraiche, encore précise avec de la race et des tannins plus solides en finale pour maintenir le tout. Agréable surprise pour ce breuvage bien conservé qui a l’âge de ses artères. Pas le monstre de la soirée mais beeau témoignage de la région.16/20
Une soirée en plusieurs phases. Des vins sans grand intérêt, beaucoup de bouteilles défectueuses, des prix élevés (enfoncement de porte). Heureusement le trio de Léoville a contribué à sauver la soirée. Il est en effet très instructif de déguster en même temps, trois vins issus d’un seul et même historique château séparé en trois dans les années 1840.
stéphane