novembre 2013.
Gigondas et ses fameuse Dentelles de Montmirail. 1228 hectares en production avec un rendement annuel moyen de 30 hl/ha. Ici le grenache noir doit entrer dans l’assemblage pour 80% maximum et la syrah et le mourvèdre pour 15% minimum. Tous les autres cépages de la vallée peuvent entrer dans la composition du Gigondas à hauteur de 10% maximum à l’exception du carignan.
Varié, les sols du cru sont composés de grandes terrasses alluviales d’argile rouge caillouteuse, d’origine Mindelienne, qui s’étendent jusqu’au pied des Dentelles de Montmirail. Leur perméabilité élevée atténue l’érosion de eaux de ruissellement et permet un ressuyage rapide des parcelles. Ces sols, riches en argiles, sont caractéristiques des terroirs de grands crus.
Le relief du terroir de Gigondas présente trois chaines principales et parallèles, courant de l’ouest au nord-est, suivant une courbe dont le centre serait au nord-ouest. La ligne de faîte de ses trois chaînes se compose d’un calcaire gris appartement au terrain jurassique. Du côté du midi, la première ligne recouvre les argiles noires de l’oxfordien. Au nord, la troisième ligne et recouverte par le terrain néocomien inférieur, par le gault, les grés verts et la craie chloritée. Les deux vallées intermédiaires (Col d’Alsau, la Buissière) appartiennent exclusivement au terrain néocomien inférieur. Dans cette seconde vallée au quartier du Cayron, les marnes argileuses alternent avec des bancs d’un calcaire bleu et jaune.
Dégustation à l’aveugle.
Vin de France Touriga Nacional 2011 Pierre Cros.
Robe noire aux reflets violets. Nez très mure sur la myrtille non sans une pointe végétale, épicée, réglissée assez classique mais bien net. La bouche est ample, fraiche sur des tannins gras. Un milieu de bouche plus simple, gouleyant, de soif. Finale un peu chaude et plus sèche. 12/20
Un pirate pour commencer cette soirée Gigondas avec un vin de pays issu du célèbre cépage rouge portugais donnant naissance aux plus grands porto.
Gigondas Oratorio 2010 A.Ogier.
Robe rouge sang avec encore des reflets violets. Le nez est discret à l’ouverture sur les fleurs, la pierre, la suie, des notes grillées puis rapidement des notes de champignons par très agréables. La bouche est ample sur un gros volume et les tannins sont fermes, francs mais pas envahissants sur une belle structure droite. Finale fraiche. Le vin est par contre mort avant la fin de soirée avec des notes de sous-bois insupportables !! 13/20 corrigé à 10/20 en fin de soirée.
Gigondas 2010 Raspail Ay.
Robe toujours noire. Nez très fruité sur la cerise, la grenadine mais aussi l’amande, les herbes aromatiques les épices rappelant le vin chaud. Bouche ample avec beaucoup d’extraction, de générosité. Les tannins sont malgré tout fins, bien définis dans une bouche bien fraiche. Petit coté sucré donnant un peu de moelleux. Beau vin. 14/20
Gigondas 2007 Mas des Restanques.
Robe dense. Nez sur les fruits à noyaux, la myrtille, l’olive noire, le clou de girofle avec un coté floral/végétal assez élégant. La bouche est compacte, ferme avec des tannins imposants sur une structure juteuse. Le vin n’est pas très docile pour l’heure et la finale est encore un peu juste mais on sent réellement un terroir derrière ce vin. Seule interrogation, pourquoi un bouchon plastique sur un vin visiblement de garde. 15/20
Gigondas 2007 Domaine La Bouïssière.
Robe sombre. Nez sur la noix de coco, la vanille dans un style lourd. La bouche est riche, souple sur des tannins fondus et crémeux renforcée par des notes de vanille mais elle manque de densité, de nerf. L’élevage semble long mais le vin manque de matière à mettre en face. Pas mon style ou le vin est dans une phase ingrate ou alors je n’ai rien compris ce qui est fort probable. Je suis d’autant plus dans l’embarras que la bouteille a été offerte par le domaine. A revoir donc. 13/20
Gigondas 2007 Château Saint Cosme.
Nez sur les épices douces, l’encens, les petits fruits dans un style fin le tout sur un boisé élégant. La bouche est précise, bien en place aussi bien dans la fermeté que dans la droiture. Vin qui a beaucoup de jus, de la profondeur malgré des tannins bien présents. Gigondas qui a beaucoup de caractère et de race sans aucune sécheresse. Très beau vin. 16,5/20
Gigondas 2007 Raspail Ay
La robe est sombre. Nez animal sur les fruits noirs, l’encre, la tomate, le chocolat. La bouche est ample et ronde sur des tannins fondus avec des touches épicés, fumées un peu violent aujourd’hui. Un peu le même style que le 2010, la fraicheur en moins. 13/20
Gigondas 2006 Domaine de Piaugier
Robe rubis profond. Nez un peu plus évolué sur l’amande, la cerise griotte, le sang et le tabac. Bouche droite, très franche avec la bonne dose de fermeté. Les tannins montent en puissance pour prendre toute la bouche. Vin droit dans ses bottes, véritable jus de terroir. Finale percutante toujours avec la même franchise. 16/20
Gigondas Valbelle 2006 Château Saint Cosme.
Bouchonné.
Gigondas Prestige des Hautes Garrigues 2006 Domaine Santa Duc
Nez fin, mentholé sur les fruits noirs comme le cassis, la mure avec des relents de garrigue. Bouche ample, très grasse, sphérique sur des tannins puissants dans un ensemble torréfié et plus droit en milieu de bouche. La minéralité apportant un coté sapide, très tactile au vin, le rendant salivant. Un monstre dans le verre que l’on pourra encore attendre tant il est communicatif aujourd’hui. 17/20
Gigondas 2005 Domaine Santa Duc.
Nez épicé sur les fruits noirs avec des relents animal sur des notes de bois de santal. La bouche est fluide sur des tannins brouillons, asséchants le tout ponctué d’une acidité élevée. A mille lieux du 2006 ! Etonnant.10/20
Gigondas 1989 Raspail Ay.
Nez discret sur les fleurs, la réglisse, le cuir neuf, le jambon sec. La bouche est soyeuse sur des tannins encore bien en place mais fondus. Ensemble gras avec une petite trace d’évolution noble mais remarquable pour un vin de 24 ans. Belle fraicheur avant une finale plus massive, salivante. Sans aucun doute la meilleur des trois bouteilles déjà ouvertes. 15/20
Soirée en dents de scie avec des écarts conséquents entre les meilleurs et les moins bons.
Il est difficile de conclure a quoi que se soit avec seulement 10 vins et 7 domaines mais j’enfonce les porte en retenant Château Saint Cosme, Piaugier et Santa Duc pour le 2006, le 2005 étant complétement bancale. J’en retiens toutefois une certaine fraicheur dans ces rouges du sud de la France, certainement la force des Dentelles de Montmirail.
Belle surprise et interrogation avec le Mas des Restanques. Un Gigondas bien né, au niveau des meilleurs de la soirée, visiblement issu d’un beau terroir mais bouché en plastique !! Je peux comprendre la « garantie » qu’apporte ce mode de bouchage mais quid de la garde. Ce 2007 pourra t-il aller au bout de l’espoir qu’on lui porte ?
Merci aux Domaine la Bouïssière et Mas des Restanques pour avoir offerts les bouteilles.
Stéphane