Arbois Pupillin Chardonnay 1990 Pierre Overnoy.
Chaque région a son mythe, Zind-Humbrecht en Alsace, la DRC en Bourgogne, Krug en Champagne, Dagueneau dans la Loire ou Petrus à Bordeaux .Et bien dans le Jura c’est sans aucun doute Pierre Overnoy. Nous avons écouté cet homme pendant 1 heure un jeudi matin, dans sa maison, verre à la main.
Sa philosophie est simple, des plus évident, pas d’engrais, pas de souffre, pas de chimie, travail des sols, des pH forts, beaucoup de malique pour éviter tout départ de malo avant les FA et des élevages longs. Le résultat est assez surprenant, pas de faux nez, pas de dérive et des bouches droites comme des I, un peu rustique jeune. Pour terminer la longue série de 3 vins, Pierre Overnoy non propose de terminer la bouteille de 1990 ouverte il y a 8 jours.
Le nez est floral, ronde, pointe de curry mais sans trace oxydation avec des touches d’herbes aromatiques. La structure est grasse, sur une acidité nette, longiligne et très puissante sans être envahissante et qui termine en queue de paon sans déborder, l’alcool est confortable apportant moelleux et petite chaleur en finale. Excellent
Cet homme, placé au rang de Pape du vin nature, ne fait que suivre depuis 60 ans une équation qui fonctionne chez lui. Pape je ne sais pas, les pieds bien dans sa terre c’est certain.
L’engouement pour ce domaine est tel, que des gens attendent devant sa maison pour le voir passer et lui soutirer 2/3 flacons, qu’ils vont boire, qui sait, ou sans doute revendre. Et que penser du nombre croissant d’œnosémiophilie sur Pupillin ? Une ancienne étiquette de ce domaine est le graal pour donner de la valeur à une bouteille d’Henri Maire. La motivation est grande, ce 1990 cote aujourd’hui dans les 500 euros et le moindre Jaune s’échange entre 1500 et 1700 euros sur le NYSE. La folie mondiale pour un petit homme, un paysan qui oeuvre discrètement et humblement.