Le Classement repose sur le volontariat des propriétaires et distingue trois catégories applicables aux vins de l’AOC Saint-Emilion Grand Cru : Saint-Emilion Grand Cru Classé, Saint-Emilion Premier Grand Cru Classé, Saint-Emilion Premier Grand Cru Classé A. La grande originalité de ce classement est qu’il doit être revu tous les dix ans. Vous l’aurez remarqué, le classement « B » n’existe pas officiellement, il n’est qu’une interprétation et un usage des amateurs de vins.
Ce sont les vins non classés A, donc « classés B », que nous allons découvrir ce soir en prenant en compte le classement actuel, certains des vins ci-dessous n’ayant pas encore ce niveau de classement lors de leurs mises sur le marché.
Saint Emilion 1er grand cru classé Clos Fourtet 2011
Robe rubis foncé et dense. Nez mûr, torréfié, bois fumé, fruits noirs et pointe de volatile. Bouche riche, puissante avec des tannins francs et présents mais l’ensemble n’est pas sec. Milieu ample et démonstratif dans une belle fraicheur. La fin de bouche arrive finalement à montrer une pointe de sécheresse. Style un peu trop moderne. 14/20
Côtes de Duras La Miss 2011 Nadia Lusseau
Robe rubis tendre. Nez frais, fruits rouges, pointe végétale, eau de vie, touche de fer et sang dans une ambiance animale. La bouche est souple, ronde sur des tannins lisses puis plus marqués, supportés par une acidité franche. Ensemble tendu, un peu animal mais on sent de la sève, plus de nerf. Finale moyennement longue mais excellent rapport Q/P avec moins de 10 euros. 15/20
Saint Emilion 1er grand cru classé Château Beauséjour (Duffau-lagarosse) 2008
Robe rubis profond. Nez sur les fruits noirs, le cacao torréfié, la compote de fruits et le bois. Bouche ample et généreuse sur des tannins massifs. Le gras gagne en ampleur et en largeur pour donner un vin costaud manquant de digestibilité. La finale se resserre pour assombrir encore un peu le tableau. 13,5/20
Saint Emilion grand cru classé Château Canon La Gaffelière 2007
Robe rubis trahissant une petite évolution. Nez précis, fruits rouges, notes végétales, relents sanguins. Bouche fine tout en souplesse sur une fraicheur bien en place pour faire de ce vin un breuvage plaisant, juteux avec des tannins juste assez fermes. Finale sur une fine amertume. 15,5/20
Saint Emilion 1er grand cru classé Château La Gaffelière 2005
Robe rouge brillante. Nez floral, sauvage touche de sang. Bouche à l’acidité dominante soulignant sans subtilité des tannins secs dans un ensemble bancale. Aucune finesse. Animal en finale. 12/20
Saint Emilion grand cru classé La Mondotte 2004
Robe tendre. Nez frais sur les fruits noirs, des touches végétales comme de la ronce. Bouche ronde sur des tannins propres et gras dans un ensemble fluide avant un milieu de bouche plus juteux et racé. Vin encore jeune, harmonieux, profond avec une belle tension. Finale plus ferme. 17/20
Saint Emilion 1er grand cru classé Château Beau-Séjour Bécot 2002
Nez grillé sur du bois brulé, de la réglisse façon zan avec des touches de fleurs, rose, lys. Bouche fraiche et gourmande sur des tannins lisses tout en élégance. Manque un peu de complexité surtout en finale. 14/20
Saint Emilion grand cru classé Château Larcis Ducasse 1998
Bouchonné.
Saint Emilion 1er grand cru classé Château Magdelaine 1996
Robe légèrement tuilée. Nez discret, animal, petits fruits rouges et épice comme la cannelle. Bouche ample et gourmande sur des tannins gras. L’acidité est dans la masse faisant un vin plaisant, sans excès de rien, tout en délicatesse. Finale un peu simple. 16/20
Saint Emilion grand cru classé Château de Valandraud 1996
Robe tendre. Nez sur le tabac, la fraise écrasée, d’élégantes fleurs des touches grillées. Bouche tendre, fraiche sur des tannins juteux, de la race, de la profondeur et surtout beaucoup de charme. Note d’épice en finale. 17/20
Saint Emilion 1er grand cru classé Château Pavie Macquin 1993
Nez viandé, éventé sur la vieille prune, la quetsche sur des notes grillées. Bouche fraiche, simple, usée par le temps, tout en maigreur. Finale raide. 11/20
Saint Emilion 1er grand cru classé Château Figeac 1993
Nez sur le tabac, les épices, le soja façon sauce maggi. Bouche souple, ample sur des tannins juteux, tout en délicatesse mais avec coté imposant à cent lieux du précédent. Bel équilibre global. 16/20
Saint Emilion 1er grand cru classé Château Canon 1990
Nez sur l’eau de vie, frais avec des notes de poussière et de sous-bois. Nez frais, tannins asséchants, alcool dominant pour ce vin encore brut de décoffrage. 14/20
Saint Emilion grand cru classé Château Troplong Mondont 1989
Robe rubis éclatant. Sang frais, poivre, fruits noirs et concentration au nez. Bouche sphérique, tannins précis mais aussi alcool brulant dans un ensemble gras, enveloppé, trop extrait manquant un peu de classe et d’élégance. Finale grasse 15/20
Saint Emilion 1er grand cru classé Clos Fourtet 1988
Nez plaisant et complexe sur le tabac, la truffe, les fruits rouges. Bouche ample, grasse sur des tannins fondus, lisses sur une acidité d’une grande précision. L’équilibre et magique. 17/20
Saint Emilion 1er grand cru classé Château Trotte Vieille 1979
Robe tuilée. Nez sur le tabac froid, les épices, le thé vert. Bouche fine, épicée, tannins fins, notes fumées apportant de la complexité. Finale sur le pruneau un peu moins plaisant. De beau reste. 16/20
Saint Emilion 1er grand cru classé Château Belair 1971
Bouchonné.
Très belle soirée avec des vins plaisants, complexes, racés pour certains, sans austérité aucune et ce coté gourmand de la rive droite aidé par le merlot.
On note tout de même un point de bascule dans les notes. En effet, les vins avant 2004 sont d’un équilibre plus digeste et les réussites sont plus nombreuses. A quoi attribuer cela ? A la nécessité d’attendre les vins ou à une façon plus moderne de les travailler ou encore tout simplement le hasard de la sélection. A moins que cela ne vienne de moi ! Aimant plutôt les vins à maturités que le dernier must drink…..Clos Fourtet 2011 suivra t-il alors le chemin du 1988, pas évident et ce n’est pas dans l’air du temps……
Je vais retenir de cette soirée Valandraud 1996 (créé en 1989) qui mérite bien son nouveau classement, La Mondotte 2004, surprenant à ce niveau pour ce nouveau château créé en 1996 et Trotte Vieille 1979 qui n’était pas le château le plus en vu dans ces années là. Dans les bof, La Gaffelière 2005, bouteille sans âme, sans classe.
Stéphane