Je profite de cette période de FAV pour proposer au club la soirée Bordeaux avec comme thème, les deux plus beaux millésimes des années ’80. Sélection de bouteilles effectuée avec l’aide de Francis du site www.ameduvin.fr
Toutes les bouteilles ont été ouvertes en même temps, avec passage en carafe
30 minutes avant le service, en aveugle. Ne connaissant aucune des bouteilles, l’ordre de passage a été défini avec les notes de Parker . Toutes les bouteilles ont un niveau dans le goulot. Tous les bouchons sont beaux même si certain sont
cassants.
Saint-Estèphe Château de Marbuzet 1982 cru bourgeois :
Nez de tabac de suie avec encore de petites touches fruitées. Bouche souple en attaque avec une structure tannique présente en milieu de bouche soutenue par une grosse acidité. L’ensemble semble un peu sur le déclin, sensiblement déstructuré. Un vin agréable au nez, sans plus. 14/20
Pomerol Château La croix de gay 1982 :
Nez de café, de prune avec un boisé fin et fort agréable. La bouche est soyeuse, souple en mise en bouche mais devenant un peu trop sèche avec le temps. La profondeur est moyenne et l’ensemble est encore relativement agréable, mais cette bouteille n’ira pas plus loin. 15/20
Pomerol Château de Sales 1982 :
Nez sur le moka, le chocolat, les épices douces avec des touches boisées et fumés. La bouche est fine en mise puis tendue. L’ensemble est aromatiquement cohérent avec le nez avec un peu plus de profondeur que le précédent. Un beau pomerol soyeux. 16.5/20
Graves Leognan Château La Louvière 1982 :
Nez complexe et très jeunes sur les fruits rouges signant certainement une bonne conservation de ce flacon. La bouche est ronde, ample, très soyeuse, avec un coté onctueux fort plaisant, et surtout, bien en place avec une acidité discrète. De beaux restes dans cette bouteille. 16/20
Graves Château Malartic Lagravière 1982 cru classé de graves :
Nez médicinal sur les herbes aromatiques, le tabac, le cuir neuf, les cailloux. La bouche est sphérique, parait un peu simple dans un ensemble doux, soyeux avec des tannins gras. Un deuxième graves plaisant et surtout encore vivant. 15.5/20
Margaux Château Lascombes second cru classé 1986 :
Nez fruité, élégant avec des notes de tabac, de cerise, d’épices. Petite pointe de volatile. La bouche est généreuse, droite avec des tannins présents, massifs et gras, puissant. Beaucoup de mâche et de caractère sur une profondeur correcte. Presque too much, un vrai 86. 15.5/20
Pomerol Clos René 1986 :
Nez pointu, végétal, sur la fougère, le mousseron. La bouche est simple, sur une matière confortable mais l’ensemble est plat et un poil rustique dans ses aromes et ses tannins. Bof, un clos René quoi, le deuxième pour moi après un 66 et toujours le même constat. 14.5/20
Saint-Estèphe Les ormes de Pez 1986 cru bourgeois exceptionnel :
Nez fin sur les fruits, comme la myrtille, le cassis. La bouche présente un beau volume en attaque mais se montre un peu creuse, plus simple, en milieu de parcours. La finale est elle un peu sèche avec des tannins un peu grossiers. Dommage car le nez est superbe, avec un plat peut être ? 15/20
Saint-Emilion Château la Gaffelière 1986 1er grand cru classé :
Nez sur la suie, le bois de cèdre, les fruits noirs avec des touches fumés et un soupçon d’eucalyptus à l’aération. La bouche est dense avec des tannins fermes, ensemble puissant avec une acidité fine donnant beaucoup d’allonge à ce saint-em. Grosse et belle matière donc dans un style complet et précis. J’aime beaucoup ce Saint-Emilion, et pourtant, je ne suis pas un fan de cette appellation que je trouve souvent un peu rustique. 17/20
Saint-Estèphe Château Montrose 1986 second cru classé :
Nez sur le chocolat, l’olive noire, les fruits noirs confits dans un style très dense et puissant. La bouche est très généreuse avec du volume, un corps plein, des tannins d’une précision
millimétrique, soyeux, pas envahissant. La plus profond de la soirée. Un vin sans prise de tête, sans défaut pour moi, simplement évident.
Certainement le plus beau bordeaux que j’ai bu à ce jour mais ma liste est bien courte, je dois l’avouer. 18/20
Si les 82 de la soirée semblent sur la pente descendante, les 86 sont en pleines formes avec des styles puissants et des bouches généreuses et denses.
Le grand écart entre ces deux grands millésime de la décennie mais même si 82 est un peu mieux noté je préfère largement 86, du moins sur cette soirée.
A noter également que la plupart de ces bouteilles coutent environ 25 euros
sauf pour les deux dernières soit presque moins que les 2007 en ventes en ce moment dans les FAV.
Stéphane