750 grammes
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Deuxième rendez-vous chez le vigneron avec l’œnothèque Alsace après une  visite historique chez Klipfel .


Cette fois direction le Haut-Rhin dans un village à l’écart de la route du vin, entre Turckeim et son grand cru Brand et Munster, j'ai nommé Wihr-au-Val, bourgade de 1100 habitants. Village totalement dédruit pendant la seconde guerre mondiale. Le village est traversé par la Ffecht, on peut donc venir de chez Guggenbuhl en barque.



Comme nous nous rapprochons du massif des Vosges les terroirs sont à dominantes granitiques.

Henri et Dominique Schoenheitz nous ont préparé une sélection de 45 bouteilles sur 26 millésimes soit de 2008 à 1981. Est absent de la dégustation, 1984, millésime sans grand intérêt par chez nous.

45 bouteilles donc sur 2 terroirs qui, sur le papier, sont de constitution équivalente, d’exposition presque identique et d’altitude relativement proche et pourtant. Et pourtant les vins sont diamétralement opposés. Juger plutôt…. 

 

Riesling Linsenberg. Ce terroir, granitique avec beaucoup de fer, comme peut le laisser penser son nom, se trouve sur le banc de Wihr-au-val.

Linsen veut dire lentille, légume riche en fer. L’orientation est sud et les parcelles du domaine sont entre 380 et 450 mètres d’altitude ce qui est relativement haut pour la région. Les cailloux affleurant réchauffent rapidement les vignes au printemps. 

 

 

2008 : Nez dense de fruits blancs. Bouche tendue avec beaucoup de fraicheur et de sapidité. Grosse trame acide formant une colonne vertébrale rigide. Finale fraiche.

 

2007 : Nez grillé, fermé avec une pointe de minéralité. Bouche sèche encore compact et assez discrète. Finale saline.

 

2006 : Nez sur l’amande fraiche, la rose et la pivoine. La bouche est droite, austère avec de la profondeur et une belle acidité. Finale sur l’écorce d’agrume.

 

2005 : Nez fumé sur la pierre à fusil et les fleurs. La bouche est grasse avec une acidité qui semble en retrait. Ensemble compact et dense.

 

2004 : Nez épicé, toujours floral avec une pointe de terpène. Acidité bien en place et caractère franchement sec. Finale fraiche et longue.

 

2003 : Nez de résineux et de menthe sèche. L’attaque est charmeuse et laisse place à une forte salinité en milieu de bouche. Belle profondeur pour cette cuvée caniculaire.

 

2002 : Nez épicé. Acidité assez marqué avec beaucoup de complexité et de densité.

 

2001 : Nez fruité, pour une fois, évoluant sur des notes sableuses. L’attaque présente une petite rondeur puis vient une belle tension.

 

2000 : Très beau nez, finement grillé avec des touches minérales. La bouche est légèrement ronde avec de la profondeur et toujours ces notes salines.

 

1999 : Nez légèrement végétale évoluant sur des notes plus glorieuses de fleurs. La bouche est très fine avec une toute petite pointe de sucre résiduel. Cuvée restant élégante.

 

1998 Cuvée passerillés : Nez sur les fruits jaunes, la pêche et l’églantine. La bouche est ample, charnue avec des sucres résiduels équilibrant parfaitement une belle acidité.

 

1998 vendanges tardives : Nez pierreux, floral et finement épicé. Bouche très fine et fluide. Minéralité en finale.

 

1997 lot L9733 : Nez minérale mêlé de pain grillé. Belle profondeur dans cette cuvée et toujours cette finesse et présence.

 

1997 lot L9732 : Nez semblant charnu sur des aromes floraux. Bouche peut être légèrement plus nette que l’autre lot. Belle fraicheur.

 

Deux lots car les le domaine possède une grande parcelle sur le Linsenberg, et les deux cuves n’étaient pas complémentaires lors de la mise en bouteille. Le vieillissement les a rapprochés au plus prêt. Il est quasiment impossible de faire une différence entre les deux.

 

1996 : Nez sur les agrumes avec une pointe de truffe caractéristique du millésime. Pointe fumé pour compléter le tableau. Bouche grasse, relativement vive comme souvent dans ce millésime mais assez compact dans son expression.

 

1995 : Nez miellé évoluant sur des notes de fleurs blanches. De la profondeur et une acidité assez mordante, presque plus que le 96. Ensemble gras et fin.

 

1994 : Très beau nez, sur le chèvrefeuille, la glycine, le lys avec une touche minérale. La bouche est pour moi bancale, avec d’un coté une certaine dose de sucre et de l’autre l’acidité. Un certain manque de cohésion.

 

1993 : Echantillon bouchonné.

 

1992 : Nez discret, toujours sur le registre floral. La bouche est ample, généreuse avec beaucoup de chair et de matière.

 

1991 : Nez grillé, presque pétrolé sur des touches d’épices. La bouche est fluide, élancé et élégante. 

 

1990 : Nez sur le curry, les fruits exotiques et la menthe. La bouche est encore compacte avec beaucoup de présence et de sapidité. Ferme avec une petite richesse.

 

1990 cuvée passerillé : Nez de menthe sèche, de sous-bois rehaussé par une pointe de volatile. La bouche est encore plus compacte et un peu plus riche.

 

1989 : Nez discret, minéral. Bouche d’une certaine richesse et surtout saline et sapide.

 

1989 vendanges tardives : Nez de champignon frais avec un soupçon de camphre. La bouche manque de caractère par rapport aux autres bouteilles et surtout de relief. C’est plat, certainement trop tard.

 

1988 : Nez floral évoluant sur des notes de mirabelles. La bouche est riche et austère.

 

1987 : Nez pas super net sur des notes de croutes de fromage de sous-bois avec une pointe d’eucalyptus rafraichissant l’ensemble. La bouche est droite, assez verte avec une acidité pas mûre.

 

1986 : Nez étrangement exotique. La bouche est ample, grasse et presque soyeuse mais avec une forte acidité. Finale grasse.

 

1985 : Nez épicé. La bouche est sublime, dense avec de la matière de la chair, du corps avec une belle acidité diffuse et mûre. Beaucoup de finesse et de classe.

 

1983 : Nez sur le caramel, les résineux et les fleurs. Bouche du même calibre que le 85 avec un surcroit de maturité. Beaucoup de tenue, de puissance et de fermeté.

 

1982 : Nez de fraise et de terpène. Bouche agréable malgré les rendements pléthorique avec de la matière et du corps.

 

1981 : Nez de bourgeons de cassis. Bouche plus en place, bancale et manquant de précision. Le millésime est beau mais cette bouteille est en déclin.

 

 

Riesling Herrenreben : Terroir également sur la commune de Wihr-au-val et également granitique. Ce granite est toutefois plus désagrégé et se présente souvent sous forme de sable granitique. L’exposition est sud-sud/ouest est l’altitude est encore plus élevé, entre 480 et 550 mètres. 

 

2008 : Nez sur les agrumes. Bouche charnue, sèche avec du gras. Une belle profondeur avec beaucoup de corps et de matière.

 

2007 vendanges tardives : Nez sur les écorces d’agrume, les fruits jaunes le sucre d’orge. Attaque moelleuse, douce, avec une belle fraicheur. Cuvée très nette et très pure. Simplement bon.

 

2007 : Nez sur le pralin, le bonbon, les fruits jaunes. Belle tension dans ce 2007 avec de la profondeur. Finale presque astringente sur des notes de résineux.

 

2006 : Nez sur les fleurs, le thé vert. Bouche ronde en attaque avec une acidité qui sembel suspendue. Finale grillée et sapide.

 

2005 : Nez sur les agrumes avec une touche lactique. Toujours cette impression de rondeur en attaque avec cette fois une acidité fondue et contenue. Corpulent et long.

 

2005 sélection de grains nobles : Nez sur le pralin et l’écorce d’agrume. La bouche est fluide, dense, d’une finesse extrême. Un vin hors norme. Superbe. Merci

 

2004 : Nez typé et propre au millésime. La bouche est grasse, glissante avec de la chair et un caractère sec. Acidité fondue et bien en place.

 

2003 : Nez résineux, pétrolé. Bouche massive, avec une fraicheur relativement présente vu le millésime mais cela reste puissant. Finale saline.

 

2002 : Nez mêlant caramel et fleurs. Cuvée très mûre avec une grosse salinité. Riche et puissamment massif.

 

2001 : Nez sur la fraise avec une touche lactée. Toujours aussi corpulent et massif mais un peu plat et simple.

 

2000 : Nez discret, exotique évoluant sur le buis et le cassis. Bouche charmeuse, pleine avec des rondeurs sur une acidité fondue.

 

1998 vendanges tardives : Nez exotique sur la nèfle. Bouche presque moelleuse, complète et dense. Beaucoup d’ampleur et de présence.

 

1998 sélection de grains nobles : Nez de la VT mais puissance 10. Bouche compact bien assise mais manquant de détails et de précision par rapport à la VT. Ensemble plus riche et finale sur le caramel au beurre salé.

 

1988 : Nez brioché sur le bonbon avec une légère touche de sous-bois. L’acidité est puissante sur ce millésime, couplé à une matière riche et dense.

 

Essai de conclusion ! je dis bien "essai"

 

Un riesling granitique a pour moi, une structure longiligne avec une acidité présente tout le temps, relativement fine, sur des aromes de fleurs et des notes de cailloux.

En cela, le Linsenberg répond parfaitement à cette description. On pourra oser faire une comparaison avec le Schlossberg pour son coté aérien et floral.

 

Le Herrenreben est plus massif avec des acidités plus fondu et profonde sur des notes d’agrumes, plus que de fleurs. La comparaison à l’aveugle avec un calcaire serait assez évidente et absolument pas honteuse. On pourra comparer le Herrenreben avec le Sommerberg, plus puissant et plus fruité.

 

Un grand merci au domaine Schoenheitz pour cet accueil et cette longue liste de bouteille.

 

site du domaine Schoenheitz

 

Merci à Thierry Meyer pour l’organisation de cette matinée et vivement la prochaine.



 

stéphane  

 

 

 

 

Tag(s) : #avec l'oenothèque Alsace
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