Voici dans l’ordre les bouteilles dégustées lors de notre soirée Pinot noir d’Alsace. Forts de la gentillesse des organisateurs, nous voila pas moins de 17 personnes autour d’une grande table pour découvrir quelques bouteilles de notre région. Nous avons donc servi 289 verres en 3 heures et à deux! Les commentaires sont donc forcément assez courts.
Beck-Hartweg pinot noir 2007, offerte par le domaine : Vin soutiré du foudre le soir même, ce vin est issu d’une nouvelle parcelle sise sur le grand cru Frankstein. Le nez est fermentaire et réduit et l’alcool ressort un peu trop à ce stade. La bouche est souple les tannins sont fins mais présent.
Rietch 2006, vendu en litre, offerte par Pierre : La robe est trouble. Nez sur la cerise assez simple. Léger perlant en attaque mais cela n’est vraiment pas dérangeant. La mise est toutefois un peu sèche sur une acidité un peu vive. Le volume est convenable sans être grand. La fin de bouche est un poil sèche. 13/20
Cave de Cleebourg, grande réserve 2005, 5€60 : Nez de cerise et de groseille. En bouche, il se présente avec beaucoup de finesse mais file très vite pour ne plus rien offrir en finale. 12/20
Jean Becker, Zellenberg, (bio) 2005, 7€77 : Nez pas net, sans doute de la réduction. Très souple, cette cuvée présente un fruité léger en milieu de bouche mais n’arrive pas à convaincre. Les tannins paraissent un peu verts et la finale amer. 12/20
Frédéric Mochel, 2005, 9€00 : Nez généreux sur la cerise et le menthol. La bouche est compacte, soyeuse avec des tannins gras et murs et une très belle acidité. La matière est là et il est déjà très long. Un véritable vin gourmand et de plaisir intense. 16/20.
Beck-Hartweg 2004, offerte par le domaine : Nez de cassis, de framboise et de cuir neuf. La bouche est fine avec de très jolis tannins polis comme il faut. La matière n’est pas monstrueuse mais l’équilibre est là. Un style frais, friand sur le fruit. 14/20
Marc Tempé, Altenbourg 2001, 9€90 : Nez d’épice, de vanille accompagné d’un boisée assez imposant. La bouche est fine est structurée avec de la fraicheur mais le style fin détonne un peu par rapport au nez imposant. La finale est courte. 13.5/20
Beck-Hartweg 1998, offerte par le domaine : Nez sur les agrumes et la cerise griotte évoluant sur la fraise écrasée. La bouche est tonique avec une fraicheur portant agréablement le vin. Les tannins sont fondus au maximum. Un style de pinot noir fin comme le pratique le domaine. Une cuvée qui a finalement bien vieilli. 14/20
Jatzel Grunspiel de Bergheim 1997 offerte par Maurice : Nez de fleur sèche évoluant sur les fruits à l’eau de vie et le cuir. Passé le léger perlant, l’ensemble reste frais avec des tannins gras enveloppant bien la bouche. La finale est par contre courte. 13.5/20
Pierre et Frédéric Becht, 2004 9€60 : Nez grillé sur le cuir, la suie, le fer avec une pointe végétale signant le millésime. D’une belle profondeur le vin est massif, compact mais ne présente que peu de fruit. Il ne reste donc plus que la structure pour donner de l’intérêt au vin. Est-ce l’élevage sous bois qui rend son approche délicate pour le moment ? A revoir. 14/20
Jean Marc Bernhard, 2005 9€ : Nez frais avec un coté métallique aidé par la vanille de la barrique. Belle structure apportée par un élevage sous bois assez classe. Beaucoup de présence sans lourdeur. Va falloir l’attendre un peu. 14.5/20
Vincent Stoeffler, XXC 2004 (bio) 16€ : Nez millésimé sur le persil, l’asperge et la betterave rouge. Les tannins sont assez massifs, l’ensemble reste soyeux. Il faut toutefois aimer les notes végétales pour apprécier cette cuvée. Le 2005 est largement meilleurs. 13.5/20
Domaine Jolliot, bourgogne 2003 : Nez grillé, sur le menthol et les fruits noirs. La mise est très ample avec un volume généreux. Très homogène, tout semble parfaitement en place. Quasiment toute l’assemblée ne place pas se vin en Alsace. Ce bourgogne semble plus rond mais aussi plus complet que les Alsace. 14/20
Pierre Frick Rotmurlé les Terrasses 2003 (bio) 18€ : Très joli nez sur les épices, les fruits noirs évoluant sur des notes florales. La bouche est dense avec beaucoup de matière, les tannins sont gras et mûrs et l’ensemble est très complexe. Un vrai bonheur de retrouver ce domaine sur un terrain plus classique avec une cuvée ô combien réussie. Sans aucun doute un des plus beaux vins de la soirée. A acheter sans hésitation.16/20
Emile Boeckel, Terres Rouges 2003 12€ : Nez de fruits noirs, de cuir et de suie. La bouche est ample, bien structurée avec des tannins presque sudistes dans un style riche et mur. Les tannins sont gras. L’assemblée se regarde « on tient là une belle bouteille » La finale est longue et très fraiche. 16/20
René Muré V (Vorbourg) 2005 25.60€ : Nez torréfié s’ouvrant sur les
fruits noirs et la suie (à nouveau) La bouche est très fine, subtil mais d’une très belle maturité. Le vin à beaucoup de gras et c’est un plaisir de croiser un vin comme celui-ci. L’élevage est
propre et laisse une bouche très fraiche. Il est certes jeune mais on peut miser dessus sans problème. 17/20
Paul Blanck, "F" (Furstentum) 2004 22,10€ : Nez végétal sur la tomate et la betterave rouge. C’est lourd et presque écœurant. La bouche est fine, limite maigre dans un style glissant. Rien n’accroche mais c’est vraiment trop souple pour le moment. 13/20.
Marcel Deiss, Burlenberg, 2003 (bio) 29,60€ : Nez d’épice, de chocolat, de cuir avec une pointe médicinale. La bouche présente un volume plus que généreux mais il peine à s’ouvrir malgré les 3 heures de carafe. Je ne sais quoi en penser si ce n’est qu’il a encore sorti une cuvée qui va faire parler d’elle tant elle sort des sentiers battus alsaciens. 16.5/20
Une remarque générale. Les 2004 ne sont pas à la fête avec des notes souvent végétales pouvant même vous conduire dans le potager comme celui de Blanck.
Les fins de bouche sont souvent assez courtes mais tous les vins de la série sont digestes avec de beaux tannins et un coté frais désaltérant.
2003 et 2005 confirment et Deiss est toujours aussi décalé.
Mon trio :
Muré, Boeckel et Frick. Trois bouteilles coutant finalement le prix d’un bon bourgogne village
A revoir :
Les vins de Florian sur sa nouvelle parcelle et le « F » de Blanck qui n’est vraiment pas à la fête en ce moment.
Stéphane