750 grammes
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En cette période de FAV, de sortie de guides et de palabres sur « Faut-il encore acheter des Bordeaux dans les petits millésimes » Thierry nous offre la possibilité de découvrir au travers de 18 flacons, le millésime 2007 en Alsace.

 

Les vins ne sont pas servis à l'aveugle.

 

 

1-Alsace 2007 Domaine Etienne Loew : 40% de muscat, 30% de riesling, 15% pinot gris et 15% pinot blanc. Rendement 60hl/ha 12.5% d’alcool. 9g/l de SR. 4.9 g/l AT

 

Le nez est herbacé, sur des notes de houblon, de raisin frais avec un coté mentholé. La bouche est ronde en attaque avec une petite tension en milieu de bouche équilibrant le tout. Finale longue et parfumée à ce niveau de vin. Un vin plaisant, gourmand pas compliqué. 15/20

 

2-Pinot blanc « B » 2007 Domaine Albert Boxler : vignes de 40 ans, 40hl/ha.

 

Nez grillé, sur la crème vanille avec des touches florales. C’est élégant et très fin. La bouche est fine, tendue, complexe pour un pinot blanc, sec avec une colonne vertébrale qui ne bouge pas d’un pouce. Pas de creux dans cette cuvée qui se fait saline en finale. Le renouveau du cépage. 17/20

 

3-Riesling grand cru Brand 2007 Domaine de l’Oriel Gérard Weinzorn : 12.5%, 10g/l SR. 30hl/ha sur des vieilles vignes de +50 ans.

 

Nez fermé, floral, très fin sur des notes de noisettes. La bouche est franche en attaque, profond mais je n’arrive pas à occulter la petite rondeur en milieu de bouche. Je me demande si le Pinot blanc précédent ne le dessert pas. Il en reste un vin assez massif et large mais il va gagner en longueur et en complexité avec le temps. 17/20

 

4-Riesling grand cru Schlossberg Sainte Catherine l’inédit 2007 Domaine Weinbach : vignes de 60ans. 24hl/ha. 13.7% 22g/l SR 7.9g/l AT.

 

Nez beurré, sur la fleur d’orangé. Très beau moelleux, très contenu sans excès malgré les 22 grammes de sucre. La bouche est ample avec de la profondeur et termine quasiment sec sur des notes salines et finement amers. Une grande bouteille impossible à prendre en défaut. 18.5/20

 

5-Riesling grand cru Rangen de Thann Cuvée Schistes 2007 Domaine Schoffit : 40hl/ha, 13.5%.4g/l SR.6.2g/l AT.

 

Nez sur les fruits rouges, les cailloux, le silex. Bouche ferme avec beaucoup de maintien et une acidité fine qui semble présente sans l’être !! Cuvée dans l’ensemble assez sage, droite et sèche qui semble manquer de peps. Cette cuvée à subit une malo ! Certainement mon interrogation sur l’acidité que je n’arrive pas à décrire comme alsacienne. 17.5/20

 

6-Riesling grand cru Muenchberg 2007 Domaine André Ostertag : 13.20%-8g/l SR-7.3g/l AT.

 

Nez fermé, pierreux, grillé, caillouteux, sableux, avec une petite pointe d’agrume. La bouche est sèche droite comme un I avec une acidité se diffusant longuement sans jamais perdre le rythme. Forte salinité en bouche. Cuvée très pure, facile d’accès, simplement bonne. 18.5/20

 

7-Riesling grand cru Geisberg 2007 Domaine Kientzler : 60hl/ha-13.9%-2.2g/l SR-7.5g/l AT.

 

Nez pierreux, curieux. La bouche est massive, grasse avec de la charpente. Elle gagne en tension et en densité avec le temps. L’ensemble est parfaitement sec long et frais.

Le nez me trouble par son manque relatif de netteté. Pas de note pour moi.

 

8-Riesling grand cru Altenberg de Wolxheim 2007 Domaine Clément Lissner : 29hl/ha-12.6%-8g/l SR-8.3g/l AT.

 

Nez sableux sur la pomme et la cannelle avec un soupçon d’épice et de thé vert. Vin avec beaucoup de mâche et de sapidité sur un volume généreux. Je retrouve en bouche ces notes de pomme. L’ensemble est rond massif et manque, pour moi un peu de définition et d’élégance. 15/20

 

9-Riesling Clos Windsbuhl 2007 Domaine Zind-Humbrecht : 13.1%-1.4g/l SR- 8.7g/l AT

 

Nez complexe, sur la noisette fraiche, les agrumes avec une bonne de dose de caillasses. Le bouche est fine et pourtant très dense. Le coté sec, voire très sec n’arrange pas cette impression d’austérité mais j’y trouve pourtant mon compte, en bon protestant. Une très grande bouteille. 19.5/20 (le ½ point le séparant du 20 est dû au fait que je ne peux pas m’offrir ce genre de flacon)

 

10-Muscat grand cru Altenberg de Bergbieten 2007 Domaine Frédéric Mochel : 12.57%-5.6g/l SR-5.4g/l AT.

 

Nez très parfumé, muscaté assez classique mais en plus puissant. La bouche est d’une structure magnifique, très saline avec du gras et une acidité franche. Le milieu de bouche est plus velouté pour finir sur des notes d’écorces d’orange. Un très, très grand vin de terroir révélé par le muscat. Merci aux Mochel de porter si haut ce cépage. 18/20

 

11-Schoenenbourg 2007 Domaine Marcel Deiss : vignes de 60 ans-65g/l SR.

 

Nez de fruits blancs, de poire de pêches de vigne souligné par des notes d’herbes aromatiques, d’eucalyptus. La bouche arrive à jouer le tour de force d’être riche et fine en même temps. Elle ne montre vraiment pas sa richesse même si les chiffres sont étourdissants. Finale saline comme tout bon grand cru de Riquewihr.17.5/20

 

12-Pinot gris grand cru Kircheberg de Barr La colline aux escargots 2007 Domaine André et Lucas Rieffel : 56hl/ha-14.8%-5g/l SR-5.6g/l AT.

 

Nez torréfié sur des notes de café, de moka accompagné d’un boisé assez présent sur des notes beurrées. La bouche est crémeuse, grasse mais toujours boisée. Dommage car l’acidité est franche et précise comme un riesling. A revoir dans quelques années. 17/20

 

13-Gewurztraminer grand cru Kircheberg de Barr Clos Gaensbroennel Vendanges tardives 2007 Domaine Pierre Hering. 40hl/ha-13%-85g/l SR-4.5g/l AT.

 

Nez classique, épicé. Bouche très grasse, avec un beau moelleux glissant, presque liquoreux. Fine minéralité. 17/20

 

14-Gewurztraminer grand cru Zinnkoeplfé vendanges tardives 2007 Domaine Paul Kubler : 35hl/ha-13.6%-68g/l SR.

 

Nez franchement rôti et botrytisé avec des touches florales. Bouche très élégante, tendue avec beaucoup de matière et de gras. L’équilibre est superbe, digeste. Un gewurztraminer racé, noble. Où va s’arrêter ce domaine ? 19/20

 

15-Pinot gris grand cru Hengst 2007 Domaine Albert Mann : 13.5%-26g/l SR-5.9g/l AT.

 

Nez fermé, viandé, fumé sur des notes épicées. La bouche donne rapidement une impression de droiture malgré les sucres annoncés cela encore une fois grâce à cette fameuse acidité qui signe la fraicheur des 2007 d’Alsace. Un pinot gris que l’on pourra apprécier très facilement sans se soucier des chiffres. 18.5/20

 

16-Gewurztraminer grand cru Hengst 2007 Domaine Josmeyer : 15.1%-19g/l SR-5.7g/l AT.

 

Nez très parfumé, épicé comme le veut le cépage. La bouche est minérale, gras avec du moelleux et une acidité très longue et enveloppante. La comparaison avec le pinot gris est intéressante car ce GW semble malgré l’écart négatif plus sucré. Petite pointe de chaleur en finale. 17/20

 

17-Gewurztraminer grand cru Sonnenglantz 2007 Domaine Bott-Geyl : 23hl/ha-55g/l SR-5.5g/l AT.

 

Nez fruité sur une couche torréfiée. Ce vin présente une liqueur fine, glissant comme un 2006. Un gewurztraminer fin, racé, élégant, pur et cristallin. 18.5/20

 

18-Gewurztraminer sélection de grains nobles « S » 2007 Domaine Hugel : 11.8%-172g/l SR-7.6g/l AT.

 

Avec 22.8° potentiels à la vendange et 7.6g/l AT on tient là un top modèle du liquoreux. Le nez est très mûr sur des aromes frais d’abricot, de fruits secs de pralin. La bouche est super riche pour ne pas dire méga, onctueux avec un volume hors norme. L’acidité est en retrait mais souligne parfaitement la matière généreuse. Grand, pur, l’Alsace en grand. 19.5/20

 

Pour finir et peut-être boucler la boucle, Thierry nous fait découvrir le Gewurztraminer sélection de grains nobles 1971 de Léon Beyer. Un nez de moka, d’épice douce, de lard fumé. Une bouche aux sucres fondus, à l’acidité est fine et présente. Une SGN qui se boit presque sec mais qui nous montre un taux d’alcool un peu élevé, ce dernier se faisant sentir en finale. Il en reste une superbe bouteille, sur son plateau de maturité. Il y a fort à parier qu’il va falloir une bonne vingtaine d’années pour voir s’écrouler cette cuvée.

 

Cette dégustation m’a permis de confirmer que le millésime 2007 n’est pas bon ou très bon en Alsace mais grand. Il a la chance de venir après le effroyable millésime 2006 (en général) qui lui sert de faire valoir aujourd’hui.

 

Les vins sont techniquement secs du moins sans lourdeurs ou excès. Les arômes sont purs, nets et les bouches ont toutes, du moins celles de la dégustation, des profils racés et cristallins.

 

Autant en 2006 il fallait chercher la perle, autant en 2007 il faudra vraiment jouer de malchance pour tomber sur le canard boiteux.

 

Stéphane 

Tag(s) : #avec l'oenothèque Alsace
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