C’est sur l’invitation de Jean Richardin, délégué générale de la confrérie Saint Etienne que je me retrouve ce 20 janvier 2011 dans les murs du Château de la Confrérie Saint Etienne pour être membre du jury ayant en charge la remise des fameux Sigille.
Cette année, 363 échantillons de tous cépages et provenant de 68 maisons et domaines sont à déguster. Je prends place à la table N°11 avec comme plan d’attaque, 17 rieslings grands crus 2008. On peut avoir moins de chance dans le tirage même si je pense ne pas être là par hasard.
Nul ne peut être confrère de Saint Etienne s’il n’aime la bonne chère et les vins d’Alsace. Voici en résumé la vision de la confrérie en 1561. Après un passage à vide elle a été remaniée en 1947. Elle œuvre pour la promotion des vins d’Alsace à travers le monde et grâce aux 2000 confrères. Elle crée en 1957 le concours des Sigilles de la Confrérie. Elle prend ses quartiers dans le château de Kientzheim en 1973.
Le principe est assez simple. Chaque vigneron peut proposer 1 ou plusieurs vins au Sigille. Le vin est dégusté à l’aveugle avec d’autres vins de son AOC et cépage par ordre croissant de sucrosité. Comme dans tout concours on demande de ne pas sortir plus de 30% de sélectionnés. Les vins retenus par les jurys pourront porter le Sigille de qualité de la confrérie. Toute ceci en ne connaissant que le cépage, l’AOC, le terroir et le taux de sucre résiduel. Bon, en lisant terroir schisteux j’ai tout de même eu la puce à l’oreille !
En contrepartie, le vigneron donne 12 bouteilles de ce cru méritant qui seront gardées dans la cave du château. C’est ainsi qu’au fil des années, des dizaines de milliers de bouteilles ont été encavées. On en compte encore plus de 60.000 bouteilles aujourd’hui. Véritable trésor alsacien qu’aucune autre région peut revendiquer.
La notation à lieu sur deux critères. La qualité du vin et sa typicité par rapport à son rang, son terroir. Ainsi un beau vin franc pourra avoir une bonne note en qualité mais pourra manquer de typicité par rapport à son rang. Par exemple un bon vin revendiqué grand cru mais valant un générique ne sera pas retenu. Plus que la moyenne, il faut obtenir au moins 7/10 dans chacune des deux catégories pour « passer »
Les vignerons ne proposant en générale que leurs plus belles cuvées l’exercice n’est pas si simple que cela. En effet sur ma table, seul deux vins sont clairement déviants. Reste 15 vins avec des profils assez différents duquel on ne pourra en accepter que 6. On avance dans la dégustation, je partage mes impressions avec les trois vignerons de ma table qui m’écoute religieusement, et sans carte de presse. Les désaccords sont rares et tout ceci se passe dans la bonne humeur. L’année et la table sont belles et nous avons accepté 8 vins soit 47% des crus proposés. Un peu trop mais nous n’avions pas le cœur d’en écarter deux de plus.
Une bonne expérience pour moi après les riesling du monde et le sentiment d’avoir œuvré, même modestement à la réputation des vins de ma région.
Stéphane