Comme pour faire passer la pilule de la hausse des tarifs des 1ers et grands crus, le terme BGO ou Bourgogne Grand Ordinaire va laisser peu à peu place à l’appellation Coteaux Bourguignons. En effet quoi de plus simple que de redorer une appellation délaissée par le consommateur, pour mieux l’intégrer dans la pyramide des crus, tout cela pour expliquer que les prix des niveaux supérieurs de cette même pyramide vont augmenter. La bourgogne gagne une marche mais elle est en bas !
A noter que cette hausse de prix est appliquée sur 2010 par manque de volume à mettre en face d’une forte demande. Soit, mais il y a fort à parier que le millésime 2011 ne sera pas moins cher, car je ne vois pas pourquoi la demande serait plus faible l’année prochaine étant donné le nombre grandissant de frustrés chinois qui n’auront pas été servis sur le millésime précédent. Si la demande monte et les volumes restent constant les prix vont toujours monter jusqu’au très petit millésime voire la prochaine crise financière, qui priveront les domaines des acheteurs étrangers qui eux, auront d’un coup d’un seul oubliés les siècles de tradition viticole française pour se tourner vers les pays à bas cout qui savent finalement faire du vin bien moins cher. Les US percent dans le fromage en ce moment !! Il faudra alors convaincre le client de reprendre des crus en essayant de lui faire oublier qu’on lui a laissé les Coteaux et autres Hautes côtes pendant les années de grand export.
Ce Coteaux Bourguignon, qui se nommera rapidement et comme un clin d’œil CB entre amateurs, prendra t-il la place du 1er cru devenu intouchable et inaccessible ? Je viens de toucher des Gevrey village à 30 euros ! Beaucoup de 1ers crus des beaux quartiers touchent la barre psychologique des 50 euros, les grands crus doublent largement le ticket d’entrée.
Refusant d’accepter ces hausses de prix, je vais dans un premier temps tailler dans les commandes voire les domaines, m’orienter vers des villages satellites puis rapidement changer purement et simplement de région pour m’orienter vers le sud, Rhône en tête et même revenir sur Bordeaux car à 50 euros, sur de vieux millésimes on trouve de quoi se faire vraiment plaisir.
Stéphane