Le club AOC siégeant à Barr, commune viticole du Bas-Rhin, une soirée consacrée aux vins de la région est incontournable. Les 13 cépages, 51 grands crus et les nombreux types de sols sont une réelle opportunité pour bâtir des séries cohérentes de vins. En voici une qui s’annonce sympathique, Riesling sur terroirs gréseux.
Alsace Riesling Rothstein 2011 Domaine Clément Lissner.
Robe pale. Nez sur les fruits blancs, la poire, la mélisse, la sauge, la citronnelle, les épices. La bouche est ronde et gourmande, légère en structure sur une acidité fine. Vin très jeune, encore ramassé sur lui même et qui manque de complexité dans l’immédiat. Finale un peu chaude et cette sensation ne s’effacera malheureusement pas. Bon vin, sans défaut mais bien trop jeune. 13,5/20
Alsace Riesling Rothstein 2008 Domaine Clément Lissner.
Robe or gris. Nez sur les terpènes, le gaz avec des senteurs d’abricot de fruits mûrs à l’aération comme le citron confit avec une pointe de pomme granit smith. Bouche en ½ corps qui ne semble pas en place avec une acidité un peu raide mais pourtant sans excès. Finale sèche avec des retours de pomme verte. Cette fois la bouteille semble un peu décousue, à revoir donc car il me reste un peu en cave. 11,5/20
Alsace Riesling Bruderbach clos des frères 2008 Domaine Etienne Loew.
Robe claire et brillante. Nez végétal sur le mousseron, le pamplemousse, le fruit de la passion avec des touches fumées et de pierre à fusil. Bonne attaque franche, droite en milieu mais l’acidité est mordante et dérangeante. Toujours ces notes de silex en bouche sur un ensemble décidément très brutal. Un vin peut être trop jeune mais il lui faudra des années pour se calmer en espérant que le fruit n’abandonne pas la partie avant. 12/20
Alsace Riesling Bruderbach clos des frères 2005 Domaine Etienne Loew.
Robe paille. Nez sur le citron confit, la coquille d’huitre, l’abricot, la bergamote, la crème anglaise avec quelques notes balsamiques. Bouche évoluée dans le bon sens du terme, avec de l’ampleur, de la fermeté, de la richesse sur une couche saline. Bouteille homogène qui termine sur de très beaux amers. Une cuvée que j’ai plaisir à redécouvrir après un 2008 en demi teinte.14/20
Alsace grand cru Wiebelsberg riesling 2009 Domaine Lucas Rieffel.
Robe jaune paille. Nez parfumé sur la noisette fraiche, les épices avec un coté islay, iodé assez marqué. L’attaque est aérienne, typique de ce type de terroir avec juste la bonne dose de fraicheur. Tout est en place dans ce vin sec, précis à la belle amertume en finale accompagnant une fine salinité. Vin prêt à boire aujourd’hui. 16/20
Alsace grand cru Wiebelsberg riesling 2008 Domaine Lucas Rieffel.
Robe jaune paille. Nez épicé, grillé avec des notes florales dans un ensemble qui peut paraître austère mais qui est signe de longévité. La bouche est sèche sur une acidité ferme, puissante apportant de la droiture au breuvage jusqu'à la finale. Un très bon Wiebelsberg à la minéralité croquante qui doit encore un peu se faire, complétement à l’opposé du 2009. 17,5/20
Alsace grand cru Wiebelsberg riesling 2005 Domaine Lucas Rieffel.
Robe dorée. Nez complexe sur la croute de pain, le miel, la bergamote, mais aussi la mirabelle signalant une vendange très mûre. La bouche est grasse, presque moelleuse, douce avec une acidité fondue masquant la finesse du terroir. Vin monolithique à peine plus ferme en milieu de bouche. Riesling sage qui enroule tranquillement dans les papilles. Pas mon style mais c’est bien fait. 16/20
Alsace grand cru Wiebelsberg riesling 2008 Domaine Kreydenweiss.
Nez épicé, grillé avec des notes de menthe sèche, des fleurs comme la violette. La bouche est dense sur une acidité dure puis arrive une forte salinité très tactile. Le milieu de bouche est plus ample avec quelques sucres résiduels. Finale longue mais nous avons là un vin en deux parties, une acidité mordante d’un coté et une forte salinité de l’autre sans terrain d’entente. 15/20
Alsace grand cru Wiebelsberg riesling 2006 Domaine Remy Gresser.
Nez curieux sur le cuir pas net. Bouche ronde, sans grande complexité et qui n’a pas beaucoup de chose à dire. Millésime pas facile en Alsace qui a donné là une bouteille pas au mieux de sa forme. A revoir si l’occasion se présente un jour. 10/20
Alsace grand cru Wiebelsberg riesling 2004 Domaine des marronniers Guy wach.
Robe dorée. Nez sur les fruits rouges, la fraise avec des relents de menthe fraiche. La bouche est moelleuse, avec une bonne minéralité dans ce moelleux sur une acidité complétement fondue et discrète. Vin digeste, gourmand encore un peu compact. On retrouve quelques notes végétales en finale mais c’est très discret. 16/20
Alsace grand cru Wiebelsberg riesling 2001 Domaine Kreydenweiss.
Robe or. Nez assez simple sur les fleurs, la crème anglaise, les épices, les fruits à noyaux et des notes boisées mais je suis le seul du groupe à trouver cela. La bouche est ronde avec une acidité fondue, délicate, dans la masse mais l’ensemble est trop lisse, certainement les SR qui apporte trop de tendresse. Vin qui a toutefois bien passé les années sans perdre en qualité. 15/20
Alsace grand cru Saering riesling 2010 Domaine Dirler-Cadé.
Robe or gris. Nez sur les fruits rouges, les agrumes, la menthe, le tout façon mojito. La bouche est tendue, fraiche, très ferme, strict et citronné. Un vin pur qu’il va falloir attendre des années pour l’apprécier, mais la base est bonne même si elle est aujourd’hui repliée sur elle même. 15/20
Alsace riesling cuvée Grès 2008 Domaine Dirler.
Nez résineux, iodé, grillé, confit sur le caramel. L’acidité ne semble pas aboutie, trop proche de la pomme verte avec une pointe de sucre placé juste à coté mais sans liant. Manque d’homogénéité complète pour ce vin avant une finale très raide. 10/20
Alsace grand cru Pfingstberg Paradis riesling 2008 Domaine François Schmitt.
Nez pas très ouvert sur des notes de framboise, de racine, de panais et de lie. La bouche est saline, ample et large sur une bonne acidité. La matière est là mais il manque un peu d’expressivité, de relief pour en faire un grand vin. 15/20
Alsace grand cru Kessler cuvée Mathilde riesling 2011 Domaine Dirler-Cadé.
Bouteille présentant un léger liège.
Alsace grand cru Kessler riesling 2010 Domaine Dirler-Cadé.
Nez délicat sur la poire, la pêche, les fruits blancs. La bouche est ample, sphérique, aérienne sur une acidité ferme et plaisante. L’ensemble est bien dessiné mais on sent un vin sur la réserve avec une minéralité naissante. Un vin qui est typique du style gréseux. 17/20
Alsace grand cru Kessler cuvée H W riesling 2009 Domaine Dirler.
Robe jaune paille. Nez parfumé sur les agrumes, le cassis et le sureau faisant penser à un muscat. La bouche est riche et moelleuse mais l’ensemble manque cruellement de fond et de fraicheur. Finale sur l’orange blette par très engageante. Pas convaincu du tout par cette cuvée un peu too much. 13/20
Alsace grand cru Kessler Heisse Wanne riesling 2007 Domaine Dirler.
Nez sur la croute de fromage pas très plaisante. Mise en bouche fine avant une acidité mordante attaquant le palais. Un vin qui semble fatigué sur des notes de choux, de foin et dont la finale est très acide. Je ne retrouve pas dans cette cuvée le charme des 2007 qui ne semble pas universelle en Alsace. 12/20
Alsace grand cru Kitterle vieilles vignes riesling 1999 Domaines Schlumberger (1/2)
Nez sur la cire, la croute de pain, le foin, l’écorce d’agrume. Matière moyenne pour ce vin usé, oxydé, visiblement trop vieux sur une acidité décapante. Les fleurs sèches en finale sont presque plus agréables. Pas loin de la 5ieme bouteille de ce vin dans ce format et toujours le même constat….Et celle ci ne vient pas de la même cave. 11/20
Alsace grand cru Muenchberg riesling 2000 Domaine Julien Meyer.
Robe ambrée. Nez sur la tisane, le thé, la noix et le caoutchouc. La bouche est oxydée sur une acidité bien construite avant une finale tannique. Trop tard ou trop tôt, je ne maitrise pas les vins de ce domaine dont je ne compte que des échecs ! 10/20
Alsace grand cru Muenchberg riesling 1985 Domaine Koch frères.
Nez sur l’anis, des notes fumées, des fruits jaunes comme l’abricot, le cuir neuf. La bouche est sèche, dense et racée avec une acidité parfaitement maitrisée. Finale serrée sur le menthol, des notes herbacées signant l’âge du breuvage. De beaux restes pour ce domaine que je ne connais absolument pas. 16/20
Voilà beaucoup de bouteilles et pourtant il en manque quelques unes. J’aurais aimé placer un Muenchberg d’Ostertag ou un Pfingstberg de Valentin Zusslin pour avoir une autre expression de ce type de terroir donnant des vins aériens, en dentelle parfait à toutes heures de la journée. Il faut par contre leurs éviter les plats trop puissances ou trop riches au risque de les voir s’écrouler dans le verre.
Stéphane