Si le riesling est polymorphe, passant facilement du crémant à la sélection de grains nobles, la Loire tient avec le Chenin sont cépages caméléon. De la mousse aux cuvées extrêmes en terme de botrytis, Montlouis sur Loire est sur 385 ha certainement avec Vouvray la plus célèbre AOC avec ce cépage.
Le terroir de cette modeste AOC en terme de superficie est composé de sols, en surface, d’argile, de sable et de silex. Mais ce qui fait la particularité de ce terroir c’est le sous-sol dans lequel plongent les racines du Chenin. Le Tuffeau, appelé également craie ou calcaire du Turonien, y règne en maitre. Accessible à une profondeur variable suivant le secteur, il transmet à nos vins finesse et force de caractère.
Montlouis se situe à l’est de Tours et s’étend sur 3 communes : Lussault sur Loire, St Martin le Beau et Montlouis sur Loire. Elle est délimitée au nord par la Loire, au sud par le Cher et à l’est par la forêt d’Amboise.
Montlouis nouveau nez 2011 Damien Delecheneau
Robe jaune or franche. Nez sur les fleurs puis la pomme cuite sur des relents herbacés, de la noisette mais le retour de note d'asperge est assez agaçant. Bulle grasse sur une fine amertume. L'ensemble est plein mais l'acidité est trop marquée, avant une finale chaude sur les épices. 11/20
Montlouis premier rendez vous 2011 Lise & Bertrand Jousset.
La robe est or gris. Nez boisé sur des notes de pêche puis fumé assez racé avec des touches de réglisse. Bouche franche, serrée sur une acidité intense et des notes encore fermentaire de lie. L'ensemble est tannique un peu simple en structure avant une finale courte. Un peu de jus de pomme pour résumer. 13/20
Montlouis Les Cabotines 2011 Ludovic Chanson.
Robe or gris. Nez discret, floral, certainement réduit sur les épices. Bouche ample, gouleyante avec encore une fois une acidité massive mais l'ensemble reste agréable et assez plaisant pour être dégusté. 14/20
Montlouis La Negrette 2011 Xavier Weisskopf.
Nez herbacé sur le persil et l'asperge voire la chaussette rappelant 2004. Bouche acide puis fluide à la limite du flottement. La finale minérale ne va pas sauver le manque d'homogénéité de la cuvée. Je n'arrive pas à mettre la moyenne même si le nom sonne Alsacien. 08/20
Montlouis La croisée des chemins 2010 Valérye Mordelet.
Robe pale. Nez sur la pierre chaude, les épices et la pomme verte. Forte présence de gaz en attaque sur une acidité franche tendant le breuvage. A nouveau une impression de jus de pomme pour finaliser la dégustation. Je n’ai pas croisé grand chose, malheureusement. 10/20
Montlouis Singulier 2010 Lise & Bertrand Jousset.
Robe jaune or soutenue. Nez sur le miel, la cire la pomme sucrée, l'abricot bien mur avec des touches d'amande et lactées. Bouche pleine sur une acidité maîtrisée rendant le vin plus souple plus rond et finalement plus aimable. Bonne maîtrise et bel équilibre. 14/20
Montlouis Les Choisilles 2009 François Chidaine.
Robe jaune aux reflets verts. Nez très mur, sur la noisette, les fruits jaunes le pétard avec des épices douces sur un fond fumé. Bouche moelleuse, presque douce, juteuse et dense avec un milieu plus ferme. L'acidité est fondue, très fine. La finale est un peu juste en regard de l'opulence du vin mais en rentre dans un autre monde. 16/20
Montlouis Rémus 2009 Domaine de la Taille aux Loups.
Nez sur la pâte de fruits, le poivre les fleurs blanches avec de délicates traces d'élevage. Bouche sur un boisé fondu, avec de l'ampleur une bonne dose de sapidité sur une acidité franche mais mûre. Très beau vin. 16,5/20
Montlouis Les Choisilles 2008 François Chidaine.
Sur la sardine à l'ouverture, le miel d'acacia, le café puis la truffe, le botrytis, avec des relents torréfiés, grillés façon pop-corn. Bouche fluide qui manque un peu de poigne en attaque mais l'ensemble est pur, précis et long. 15/20
Montlouis Les Bournais 2008 François Chidaine.
Robe dorée. Nez sur le coing, l'abricot très mur et la truffe. Bouche boisée, avec une acidité maîtrisée et fondue peut être un peu mordante en milieu de parcours. Ensemble monobloc, compact qui manque de définition aujourd'hui. Finale sur la réserve. 14/20
Montlouis 2008 Domaine Moyer.
Nez réduit sur la croute de fromage avec un coté vert assez marqué. La bouche est vive, droite sur une forte amertume et une bonne dose d’alcool. 07/20
Montlouis Singulier 2007 Lise & Bertrand Jousset.
Robe jaune or. Nez grillé sur les épices, le pétard, la pierre, une impression fumée avant du miel, des fleurs sèches et de la pâte de fruits. La bouche est soyeuse, évoluée comme on pouvait le penser avec de la volatile, de l’alcool. Style sec mais rustique pour ce vin facile d’accès. 13,5/20
Montlouis Clos du Breuil 2007 François Chidaine.
Robe or aux reflets verts. Nez sur le cuir, la noisette, les fleurs avec des retours fumés mais aussi quelques notes de levure. La bouche est fraiche, élégante, juteuse, bien en place avec une belle profondeur. La cuvée gagne en largeur en milieu de bouche mais reste croquante et tout en dentelle. Finale acidulée pour accentuer encore le coté joviale. 16/20
Vouvray Le Clos 2007 Vincent Carême.
Nez sur les agrumes confits, le sapin, la menthe mais aussi la sueur, le miel, l’œuf cuit. La bouche est moelleuse, large sur une acidité un poil mordante et trop en avant. Manque de précision pour ce vin à la finale réglissée. 12/20
Coteaux du Loir Vieilles vignes éparses 2005 Domaine de Bellivière.
Robe dorée. Nez assez rebutant sur l’asperge, le navet, le miel et la compote de prune. Belle liqueur en bouche sur des notes de cuir sur une acidité puissante qui reste bien en place dans le gras de la matière. Ensemble tannique, étriqué avant une finale épicée. Plus agréable en bouche qu’au nez. 13/20
Montlouis Moelleux 2005 François Chidaine.
Nez sur la truffe, le botrytis, le café, les fruits jaunes, les fleurs comme la rose. Liqueur fine et fraiche pour ce vin élégant, alliant l’aérien de la dentelle à un coté charnu tout en restant fluide et digeste. Une bouteille évidente tant la matière est belle. 17/20
Montlouis Cuvée des Loups 2001 Domaine de Taille au Loups.
Robe jaune doré. Nez sur l’abricot sec, les fruits secs, la mirabelle, la prune mai aussi le cuir signant une évolution certaine. Grosse liqueur en bouche compact et sapide mais l’ensemble paraît un peu simple au delà de toute cette richesse. Finale boisée. 15/20
Jasnières vieilles vignes 2000 Domaine de la Charrière.
Nez vieux sur les fleurs sèches. Acidité verte pour cette bouche évoluée. Bof. 09/20
Une soirée en demi teinte avec 4 vins franchement décevants et par opposition 5 vins parfaitement élaborés, sans fausse note et sans déficience au niveau de la maturité. Beaucoup de disparité pour un si petit vignoble ! Le constat est simple, les meilleures expressions de terroirs sont atteintes lorsque les maturités des raisins sont poussées, ainsi les vins secs que nous avons bus ce soir sont apparus maigres voire dilués sur des acidités assez redoutables. La maturité plus élevée des moelleux permet de compenser cette vigueur mais également de pousser le terroir un peu plus loin un peu à l’image de certains terroirs alsaciens.
Stéphane