Découverte des vins de Condrieu avec le club de dégustation AOC de Barr. Cette appellation qui est à quelques part le pendant blanc de la Côte Rotie s’étale sur un sol granitique de 105 ha exclusivement plantés en Viognier dans la partie septentrionale de la Vallée du Rhône. La célèbre AOC Château-Grillet est enclavée dans Condrieu. De taille beaucoup plus modeste, 3,8 ha elle est exploité par un seul domaine, le Château-Grillet.
Condrieu 2010 Domaine Chapoutier (24€)
Robe gris clair bien brillante. Le nez est parfumé, sur les fleurs blanches, la pêche, le muscat, les fruits blancs mais aussi la pomme verte. La bouche est fraiche, grasse tirant presque sur le moelleux avec une acidité bien assise, un léger perlant, puis une amertume façon réglisse. La finale est dans le même registre. Vin bien fait, pas le grand vin de la soirée car il reste assez léger et simple mais l’ensemble est propre. 13,5/20
Condrieu 2010 Domaine de Bonserine (23,10€)
Nez sur l’abricot, les épices, avec des touches boisées et lactées sur un fond fumé. La bouche est très, très boisée sur une acidité faible est discrète donnant dans la lourdeur. Vin austère, sans grand charme, qui n’exprime aujourd’hui pas beaucoup de chose. Soit il est sur la réserve soit il est comme ça. 11/20
Condrieu 2010 Etienne Guigal (26,10€)
Nez fermé sur le poivre blanc, les fruits de la même couleur dans un style austère, fermentaire. Les notes végétales n’arrangent rien. L’acidité est très franche en bouche puis arrive un gras léger, le tout restant fluide mais l’acidité est un peu trop mordante pour plaire. Les ornementations boisées sont heureusement bien contenues mais cela ne redresse pas complètement la barre et le petit creux en milieu de bouche. 10/20
Condrieu Les terrasses de l’Empire 2010 Georges Vernay (34,80€)
Robe assez soutenue. Nez grillé, réduit, sur le pétard et la pomme verte. Bouche tendue sur une grosse acidité qui tire en longueur un vin droit dans ses bottes. L’ensemble est un peu plus plaisant que les précédents sans toucher les sommets. Finale acidulé pour compléter le tableau. 12/20
Condrieu 2009 Mathilde et Yves Gangloff (60€)
Robe or brillante. Nez grillé, expressif sur la noisette, les agrumes, l’acacia, la tomate. La bouche est délicatement boisée avec un gras enveloppant aidé par une acidité au centre de l’ensemble, précise, homogène et cohérente. Petite amertume constructive. Vin moderne à la finale acidulé et tannique. Ouf, on commence à gouter du bon. 14/20
Condrieu 2008 La Loye La Guérin (25€)
Nez riche sur le miel, les cailloux, le beurre frais, la fraise sur un élevage léger et fin. La bouche est ample, franchement ronde, complexe avec une acidité pointue en milieu de bouche. Vin tout en délicatesse, sur la retenue aidé par une belle matière. Ensemble plaisant et avenant, le plaisir est là. 14/20
Condrieu Vertige 2008 Yves Cuilleron (55€)
Robe or doré. Nez sur le raisin de Corinthe, très mur puis floral sur la menthe, l’eucalyptus, le citron la mandarine. Attaque punchy, acide, saillante maigre, sans relief. 11/20
Condrieu 2007 Pierre et Marie Benetière. Bouteille bouchonnée.
Condrieu La Doriane 2007 Etienne Guigal (50€)
Nez réduit sur le camphre les épices, le poivre blanc, les plantes médicinales. La bouche est ample, structurée avec une acidité ferme, bien assise et qui tient le vin avec poigne. Condrieu avec de l’allonge, de la race avec son coté ciselé et précis. Finale expressive et longue. Premier bon vin de la soirée que l’on a envie de reboire un jour. 16/20
Château Grillet 2007 (68€)
Nez fermé, froid, austère sur les fleurs, la bergamote et les épices. La bouche allie gras, complexité et un coté aérien des plus plaisant faisant saliver abondement. L’amertume est bien maitrisée et ne masque pas la belle trame acide du vin qui souligne avec élégance le breuvage. Finale serrée et tannique. Vin très plaisant et belle image de cette AOC. 16,5/20
Château Grillet 1998 (32€)
Robe encore jeune. Le nez est sauvage, minéral sur les bourgeons de cassis, la fougère, le mousseron, le miel. L’attaque est franche, droite saline sur des notes de résineux dans une bonne matière. Finale propre, précise net appelant un second verre. Un cran en dessous du 2007. 15,5/20
Condrieu vendanges de Noé 1997 Mathilde et Yves Gangloff (50€ 50cl)
Robe ambrée. Nez sur le thé, le raisin de Corinthe, le coing dans un profil très mûr. La bouche est liquoreuse, riche sur une acidité un peu juste sans que cela ne tourne au trop lourd, cela lui coupe juste un peu les pattes. Les sucres sont fondus et les notes de café froid lui donnent un peu de complexité. Pas la grande VT mais c’est un beau vin pour finir. 14/20
Je dois avouer que je ne bois jamais de Condrieu et ce n’est pas cette série qui va me donner le gout pour ce terroir que j’ai du mal à identifier. Le granite est sensé apporter un coté aérien au vin, un coté dentelle. Nous n’avons gouté beaucoup de vin un peu lourd et fortement boisé masquant le terroir. De cette soirée je retiens tout de même 4 vins, la Doriane de Guigal qui sauve la cuvée générique, celui de Gangloff et enfin la paire de Château-Grillet qui, il faut bien l’avouer, posent une mine à l’aveugle aux Condrieu. Je ne ferais pas de commentaires sur les prix parfois complétement fantaisistes même si certaines bouteilles proviennent de cavistes.
Stéphane