Ce lundi soir de Juillet 2013 nous allons faire un tour en Gironde, plus exactement dans les Graves avec une dégustation de tous les crus classés de Graves blancs. Si l’AOC compte 13 crus classés en rouge il n’y en a que 9 en blanc avec parfois quelques bizarreries comme Haut-Brion qui tout en étant au sommet des rouges n’est pas classé dans l’autre couleur ou encore Fieuzal, classé en rouge mais pas en blanc alors que le second semble plus régulier. Fidèle à son principe, le club a réuni tous les crus classés de l'appellation et afin d’étoffer la soirée nous avons rajouté des blancs non classés de Pessac voire d’autres AOC.
Pessac Léognan Château La Louvière 2010.
Robe pale. Nez végétal avec des touches de pierre, de fruits jaunes, des relents fumés, de miel sur une boisé généreux. L’attaque en bouche est ronde, lourde sur un boisé toujours présent masquant tout relief dans le breuvage. Chaleur en finale pour ce vin qui manque de style. 12/20
Pessac Léognan Château Couhins 2009 (cru classé)
Nez fumé sur l’écorce d’orange dans un style discret avec des retours de fleurs. C’est élégant et propre. La bouche est grasse, ample sur une bonne fermeté dans un style sphérique en ½ corps. Beau vin généreux, bien dessiné avant une finale acidulée. 14/20
Pessac Léognan Château Bouscaut 2008 (cru classé)
Robe paille. Nez sur le bois, le miel, le pain, la brioche mais aussi le plastique et la sardine comme sur certain chardonnay. La bouche est grasse, boisée avec une acidité bien présente mais simple, juste acide. Elle va tout de même tenir le breuvage mais en étant détachée du reste de la matière. Finale frétillante qui sauve la note. 13,5/20
Pessac Léognan Château Latour Martillac 2008 (cru classé)
Robe paille. Nez sur les fruits rouges, encore une fois le miel, le chèvrefeuille avec des petites touches végétales. Boisé en attaque puis petit creux avant de remonter la pente avec une acidité salivante. Réglisse en finale qui est longue, tout en finesse avec des touches fumées. 14/20
Pessac Léognan Château Olivier 2007 (cru classé)
Nez sur les cailloux, les épices, la sardine, les agrumes, le chèvrefeuille. Bouche acidulée, tendue un peu rentre dedans avec une bonne dose de franchise, de vigueur, de peps. Ensemble minéral, profond, équilibré avant une finale fraiche. 16/20 et coup de cœur de la soirée.
Pessac Léognan Château Marlartic Lagravière 2007 (cru classé)
Nez pas net sur la résine, le bois, le chou avec un coté terreux. Acidité mordante sur un ensemble terrifiant qui mêle à cette acidité le sucré et l’amertume. Ne manque que le sel pour trouver toutes les saveurs du monde. 09/20
Pessac Léognan Domaine de Chevalier 2002 (cru classé)
Nez sur les épices, la cannelle, la fourrure, la pomme cuite, le pétard et la vanille. La bouche présente une acidité certainement malique sur un boisé correct et fin mais l’ensemble reste monolithique avec une pointe de chaleur en finale. Je penche pour une bouteille fatiguée. 11/20
Cote de Duras Perette et les noisetiers 2001.
Nez sur les fruits exotiques, l’abricot, la pomme à la cannelle, le marc, la vanille, les fruits secs avec des touches lactées. La bouche présente un début d’oxydation sur une acidité marquée. A boire sur sa patine, intéressant mais sans plus. 11/20
Pessac Léognan Château Smith Haut Lafitte 1999.
Bouchonné.
Pessac Léognan Château Carbonnieux 1998 (cru classé)
Nez évolué mais encore floral avec des notes de fraise, de vanille, d’abricot, de tisane. Bouche charmeuse, élégante, souple, enrobée et plaisante avec juste ce qu’il faut de fraicheur. L’ensemble est plein pas super complexe ni profond mais sans excès de rien. Beau vin. 15/20
Pessac Léognan Château de Fieuzal 1996.
Nez sur le pain, la cire, le bois sec, le froment avec des relents de miel. Bouche à l’acidité asséchante. Beurk. 08/20
Bordeaux Aile d’Argent 1995.
Nez sur les épices façon chorizo sur de belles notes végétales, de la pierre chaude, de l’écorce d’agrume confite avec des retours fumés. Bouche à l’attaque souple sur une acidité bien maitrisée complétement fondue dans la masse. Tout semble bien en place sur ce vin, d’une grande homogénéité. Belle surprise car je n’aurais pas misé un kopek dessus. 16/20
Pessac Léognan Château Laville Haut-Brion 1995 (cru classé)
Bouchonné, fait chier.
Pessac Léognan Château Couhins Lurton 1994 (cru classé)
Nez sur le pétard, les agrumes, le fumé dans un style un peu froid et austère. La bouche mêle une attaque grasse avec une acidité ferme et stricte. L’ensemble restant par la suite assez fin. Il ne manque pas grand chose à ce vin pour être beau. 14/20
Graves Château de Fieuzal 1985 (cru classé)
Nez rappelant les 2004 avec de l’asperge, le persil mais aussi la truffe à la mode 96, le sureau et la poudre à canon. La bouche est fine, en dentelle sur une acidité parfaitement maitrisée et en place apportant de la droiture et de l’éclat au vin. Finale fraiche. Fort joli vin, bien conservé dans une très belle année. 16/20
Voilà, tout d’horizon rapide d’une appellation que je croise très rarement. Pour tout dire j’ai multiplié par 5 le nombre de bordeaux blancs dégustés, et en une seule soirée…comme ça c’est fait.
Je vais retenir de cette soirée un fort beau château Olivier et surtout un magnifique et simple Bordeaux Blanc du château au mouton 1995, autant de vin dans une petite appellation, c’est bluffant.
Stéphane