Répondant à une annonce simple d’un amateur de vin sur www.degustateurs.com « qui vient avec une bouteille mange chez moi » je me retrouve en famille à Amiens.
Tous les vins sont servis en aveugle, on connaît comme toujours juste la couleur. La soirée se décompose en trois parties, une blanche, une rouge et une moelleuse.
Les blancs :
1-vin de pays de l’Hérault 2007 Mas Jullien : Robe très claire, presque blanche, signe de jeunesse. Nez réduit sur la noisette avec des touches florales et des relents de vanille. L’acidité est franche, de profil nordiste avec une petite salinité. La profondeur est moyenne et l’ensemble est floral, tendu avec une finale acidulé reprenant le trait salin du départ. Le vin termine sur des petites touches astringentes. J’ai longtemps pensé à un vin du nord de la Loire mais nous sommes bien dans le sud. Pas un montre de concentration mais nous sommes tellement loin du type local. 15/20
2-riesling grand cru Altenberg de Bergbieten 2004 Frédéric Mochel : Nez sur l’orange confite avec des touches terpéniques et de craie mouillée. La bouche est massive, puissante mais précise avec une acidité en retrait, dans la masse. Un peu de gaz vient compléter le tableau. Le milieu de bouche est compact homogène avec une petite rondeur. La fin de bouche est fraiche appelant rapidement le verre suivant. 16.5/20
3-riesling Heimbourg 1999 Domaine Zind-Humbrecht : nez plus vieux sur des notes thé, de vieilles fleurs avec des touches plus fraiches de menthol avec un fond de caramel mou. Belle acidité soutenant un coté sec malgré les 20 gr de SR. Senteurs de pain grillé sur ce vin long, profond ciselé. Belle bouteille. 17/20
4-meursault 1er cru goutte d’or 1999 domaine Buisson-Charles : nez dans un premier temps végétal, réduit malgré l’arrivée en carafe. Note de pop corn, de sardine et autres notes florales. Nous sommes clairement en face d’un chardonnay. Le bouche est compacte, avec de la profondeur et du caractère mais point de lourdeur. Bouche puissante, minérale, long complexe mais j’ai un peu de mal après le Zind. Chauvinisme lorsque tu nous tiens. Le verdict confirme, des vins de Meursault c’est bien goutte d’or que j’aime le moins et je semble être le seul, par contre il est taillé pour une longue garde.17/20
5-gewurztraminer Clos Zisser 1976 Domaine Klipfel Sélection de grains nobles : Manque sur l’étiquette la mention du grand cru Kirchberg de Barr mais c’est déjà assez long comme cela, et puis en c’est temps là, point de grand cru par chez nous. Le nez est plein d’arome, de thé, de tilleul, de fleurs de fruits secs, d’abricot sec. La bouche est douce en attaque avec une acidité puissante avec un gras et un moelleux sans lourdeur sur des sucres fondus. De bien beau reste dans cette bouteille. 17/20
Les bulles…..
6-Champagne brut Aÿ grand cru 2002 Gatinois. Robe légèrement rosé. Nez frais de pomme et autres blancheurs. La mousse est fine, la bulle petite avec un beau gras rendant la mousse crémeuse. Un bien sympathique champagne que je découvre.15.5/20
Les rouges……
7-Gigondas 2008 Domaine Pasquier : 50% grenache et 50% syrah pour ce cru des dentelles. Le nez est hyper fruité, typé grenache. La
bouche est strict, raide avec des tannins présents. Pas terrible tout cela pour le moment. 14/20
8-Vosne Romanée 1er cru les suchots 2002 Dominique Laurent : présence d’une petite volatile sur des touches végétales. La bouche est ronde, les tannins sont gras laissant une impression de soyeux. Beau touché de bouche mais matière peut être un peu légère pour un 1er cru de Vosne. 15/20
9-Grange des pères 2005 : Nez sur les fruits rouges avec une touche végétale. La bouche est ample, généreuse, soyeuse avec des tannins gras. On sent de suite la belle matière de la vendange. La finale est par contre un peu plus serrée. 17/20
10-Châteauneuf du pape 1998 Clos du Mont Olivet : nez grillé accompagné de fruits noirs, de choux (réduction) avec des pointes d’olives et de balsamique (comme le vinaigre) Bouche sur le café, ronde, très tannique tout du long et sec en finale. 16/20
Les moelleux………..
11-Detzemer Würzgarten , H. Schmitt Söhne, Beerenauslese 1971 : Bon moi j’avais noté 1975. Robe ambrée. Nez de thé à la menthe. Bouche glissante, avec une acidité légère, intégrée dans un style demi-sec. Finale courte. 15/20
12-Wehlener Sonnenuhr Auslese 1995 Joh.Jos. Prüm : nez parfumé, sur la pêche avec une pointe pétrolée. La bouche est fraiche, acidulé sur la citronnelle et reste à cette heure de la nuit, un peu superficiel avec un manque de profondeur certain. 14.5/20
13-Sauternes Château de Fargues 1995 : Nez lourdaud et monolithique et bouche sans intérêt. Loin de l’idée que j’avais des grands sauternes et loin du 1991, même petit.
14-Vino di Uve Stramature Muscat Les crêtes les abeilles. Je ne suis pas certain du nom. Nez musqué, sur la poire et les raisins frais. C’est typique mais bien fait. La bouche est aérienne, racé, tendu presque mordant. Une belle surprise que ce muscat Italien.
Voila nous sommes partis hyper fatigué après plus de 20 heures de veille et il semble que nous avons, malgré un repas fleuve de 14 bouteilles, raté deux trois flacons et pas des moindre.
Merci à Stéphane et Virginie pour l’accueil, et merci au sympathique quatuor belge.
Stéphane