Il y a des cuvées que l’on garde en cave sans vraiment savoir pourquoi. Celle-ci en fait partie. Pourquoi est-elle encore en cave alors qu’il s’agit d’un « simple » Marsannay blanc. C’est un 2002, grande année en Bourgogne ! C’est une cuvée qui porte le prénom de ma femme ! Non, en fait je n’en sais rien, j’ai tellement de chose à boire en cave que j’ouvre souvent les dernières bouteilles achetées et j’oublie, malgré un livre de cave relativement à jour, de boire les vins achetés il y a plusieurs années.
En plein changement dans ma passion vinique je décide d’organiser mieux les vins que je vais boire dans les jours prochains. Ainsi, je place dans une caisse bois les prochaines bouteilles que je vais ouvrir en essayant de respecter certain prérequis à savoir. Des bouteilles récentes que je veux tester, des vins plus anciens dont je veux connaître l’état de santé plus certaines bouteilles improbables. Ça ne va pas être drôle et grand tous les jours.
La première bouteille de cette caisse à boire est donc ce Marsannay Les vignes Marie 2002 du Domaine du Vieux collège. Une bouteille provenant d’un carton de 6 acheté au salon des vins le 19/02/2005 puis gardé en cave depuis ce temps. La dernière bouteille, avant aujourd’hui, a été bue le 14/06/2007. Je vous le dis mon livre de cave n’est pas si mal que cela. Elle était en pleine forme.
Ce que mon livre de cave ne peut pas prévoir c’est l’évolution des vins en bouteilles et surtout celui des bourgognes blancs. Ce livre serait alors magique et ma fortune ne serait pas loin.
J’ouvre la bouteille. Le bouchon est imbibé sur quelques millimètres mais il paraît un peu léger et court.
La robe est par contre soutenue, ça part mal. Le nez est compoté sur la tarte d’abricot, la tarte tatin, le beurre avec en cherchant bien un fond de fleur, mais c’est le désespoir qui parle là. La bouche est ronde avec une acidité mordante à coté de la matière et les aromes sont franchement vieux et oxydés. Une bouteille qui manque cruellement de fraicheur et de netteté. Le vin est mort, oxydé…. P…. de bourgogne blanc de M….pardon.
Je n’avais pas précisé qu’il m’en reste 3, des quilles de ce carton de 6 et je pense déjà à la méga sauce que je vais pouvoir en faire. Mais perdu pour perdu je prends l’avant dernière de mon stock qui a passé les 6 dernières années à coté de la précédente.
La robe est beaucoup plus claire et le bouchon n’est pas plus beau que le précédent. Le nez est grillé, floral, propre et net. Même l’élevage est discret. La bouche est tendue comme un 2002 avec de la mâche et une bonne profondeur. Impression minérale en finale qui est longue et agréable. Un beau vin digeste sans excès d’élevage.15/20
Que conclure de cette expérience digne du chat de Schrödinger ? Que chaque bouteille n’est pas égale à la suivante. Qu’un bourgogne blanc réserve toujours des surprises, dans mon cas, fort heureusement, souvent positive.
Les bouteilles étant diamétralement différentes il n’est pas possible de conclure sauf à mieux gérer sa cave pour ne pas se retrouver avec trop de bouteille à risque au bout de 10 ans.
Stéphane