750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Alors que beaucoup de vignerons tentent de cacher le cépage derrière le terroir (du moins sur l’étiquette), les Deiss n’affichent plus les cépages entrant dans la composition de leurs nobles breuvages. Idée qu’il faut certes respecter avec le plus grand soin mais force est de constater que le premier renseignement demandé par l’amateur devant ce genre de cartouche est le cépage. Difficile dans ce cas de mettre le terroir en avant tant l’idée de vin de cépage est tenace par chez nous. Cela doit en devenir décourageant pour le vigneron.  Et bien, je dois avouer pour ma part que j’aime savoir que j’ai un riesling ou un gewurztraminer dans le verre même grand cru.

 

Depuis longtemps je réfléchie aux caractéristiques des grands terroirs classés sans arriver à mettre de l’ordre dans tout cela. J’en suis arrivé à l’idée qu’un grand cru, sent le cépage et goute le terroir. En effet, si je suis assez fort pour trouver le cépage aux nez (surtout le gewurztraminer et le muscat), je suis incapable de trouver le terroir, tout au plus le type de roche si les phases lunaires sont bonnes et encore. J’ai par erreur ou méconnaissance annoncé samedi, Schoenenbourg sur un Brand, presque la honte. Je n’avais pourtant point de doute sur le cépage.  Alors terroir qui domine le cépage, cépage qui se donne complétement au terroir. Je persiste à penser que l’un ne va pas sans l’autre et que le cépage a toute sa place sur l’étiquette pour éviter de se voir servir un grand cru sur base gewurztraminer sur une choucroute aux poissons.  

 

Donc, avant de s’orienter vers l’abolition de la notion de cépage sur les étiquettes des grands crus, il faudrait à mon sens et dans un premier temps s’attarder sur l’adéquation cépage/terroir et surtout monter encore d’un cran le niveau des exigences de production et de résultat, cette remarque n’ayant rien à voir avec le vin de Deiss. Le chemin est long et les grands crus à 7 euros sont toujours et encore en ventes le long de la route du vin. J’oppose là un prix au grand vin mais que celui qui trouve un grand cru digne à ce prix me donne l’adresse.

 

J’entends souvent les opposants à la notion de cépage prendre la Bourgogne en exemple. Elle a visiblement fait le ménage dans ses cépages et de ce coté là, l’offre en Alsace est encore trop compliquée avec 13 cépages. Alors si en Bourgogne le pinot noir est le roi des grands crus rouges, le chardonnay le prince des blancs, pourquoi ne pas miser sur un seul cépage pour les grands crus d’Alsace afin de clarifier une situation loin d’être simple.

mambourg-2006-Deiss.jpg 

Pour en revenir à cet Alsace Grand Cru Mambourg 2006 Domaine Marcel Deiss. Sa robe est dorée, soutenue et cela s’amplifie après une garde de 24 heures au frais. Le nez est très mûr, marqué par le coing, la marmelade d’orange, les épices douces, le café. La mise en bouche est ronde, suave puis arrive très rapidement la cavalerie et la fanfare assise sur une grosse acidité qui traverse le vin de part en part, le rendant complétement sec. Une salinité forte sans être ultra profonde puis arrive la finale,  tannique, sèche comme une tape sur la nuque d’un grand père qui te dit « c’est bon ça !! » Opposition de style entre le nez et l’attente que l’on a sur la bouche. 18/20

Stéphane

Tag(s) : #Divers Vins d'Alsace
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :