750 grammes
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Au programme de cette fin d’après-midi de jeudi une séance de dégustation au Château de la Confrérie Saint- Etienne avec pour thème le millésime 1968 en Alsace. Autant le dire de suite, cette année n’est pas réputée pour ça grande qualité, elle est même plus souvent assimilée, à croire les différents guides et ce à travers toute la France, à un millésime médiocre, voire même non noté comme dans le guide Hachette.  
Dégustation improbable sur le papier, mais nous allons déguster des vins ayant obtenu le fameux Sigillé de La Confrérie Saint-Étienne, gage de sérieux et de qualité régulière. Dans une année de vigneron il y a fort à parier que ces derniers n’ont proposé que des cuvées vraiment sélectionnées et de hauts niveaux qualitatifs.
 
Nous voilà donc réunies à 12 autour de la table pour faire connaissance avec cette année. Les bouteilles sont issues de la cave de la confrérie de Hunawihr, dont les millésimes 1967 et 1968 ont été fraîchement rapatriés dans celle de Kientzheim où elles ont été rebouchées pour la première fois. Elles sont donc 100% d’origine, bouchons et niveaux. Les vins sont servis un par un dans l’ordre traditionnel alsacien. Les cépages sont connus mais les étiquettes sont cachées lors du service. Secret difficile à conserver car les capsules de l’époque sont plus jolies les unes que les autres et certaines sont connues de tous et porte souvent le nom du producteur ou de la maison.
 
 
1-Sylvaner 1968 Paul Blanck à Kientzheim. Nez de menthe fine, de paille avec un brin d’épice et de cuir. L’acidité est présente mais fine avec un joli gras. Ce vin présente une belle matière mais l’ensemble est simple au niveau des arômes. La finale est longue portée par cette fraîcheur fort agréable. BIEN
 
2-Sylvaner 1968 Cave de Hunawihr. Nez net de mie de pain et de fleurs séchées avec une pointe de minéralité. L’attaque est plus ample, sèche avec une acidité plus molle. Le vin semble un peu dissocié en bouche avec une impression de flottement. BOF
 
3-Pinot 1968 Paul Blanck à Kientzheim. Nez discret qui peine à s’exprimer. Avec un peu de patience on perçoit quelques notes de fleurs séchées et de camphre. L’attaque est nette avec une acidité convenable. L’ensemble est sec et homogène avec le nez. La finale est dense. Pas un grand vin mais il se tient encore grâce à une structure encore assez jeune. BIEN
 
4-Clevener (Pinot) Association de la bourse des vins. Nez minéral, camphré dans un style vieux vin avec des notes de croûte de fromage. L’attaque est un peu moelleuse puis gagne en fraîcheur grâce à une acidité très présente qui font vibrer la langue. Le vin se tient très bien. Passé un certain temps les notes de fromages s’estompent et nous laisse sur une finale fort sympathique. BIEN
 
5-Muscat 1968 Cave d’Eguisheim. Nez très net et caractéristique des vieux muscats sur la menthe sèche, les fleurs sèches avec des notes minérales. Un peu de gaz en attaque qui rend le vin très aérien. L’ensemble est sec et droit en bouche. La finale est persistante sur des notes mentholées. TRÈS BIEN
 
6-Muscat 1968 Preiss-Henny. Robe un peu plus soutenue que les précédentes. Nez complexe de fruits jaune et de melon. L’attaque est vive puis gagne en gras. L’ensemble des arômes de la bouche se retrouve en bouche avec un poil de fruits de la passion. La finale est plus subtile mais un peu plus longue. BIEN
 
7-Riesling 1968 Cave d’Eguisheim. Nez discret et minéral. Petite rondeur en attaque mais la fraîcheur n’est pas bien loin. Notes d’agrumes sur un ensemble sec. La fin de bouche est malheureusement courte mais cela reste un beau riesling dans un style que j’aime particulièrement. TRES BIEN
 
8-Riesling Grand Cru 1968 Domaine Hugel. Robe jaune évolué. Fruits secs, fleurs séchées et citron confit se retrouvent au nez. La bouche est marquée par une grosse acidité sur des arômes complexes. La bouche semble un peu dissocié, dommage car il y a une grosse matière qui pousse vers le grand vin. BIEN
 
9-Riesling 1968 Clos Sainte-Hune Trimbach. Nez très net et explosif de fruits secs, de camphre avec une belle minéralité. Attaque très grasse avec beaucoup de richesse et de densité. On retrouve bien l’acidité et la droiture légendaire du domaine dans cette superbe bouteille. Ce vin devait être immense il y 10 ans, il n’est plus que très grand car il commence à piquer du nez dans l’heure. Une bouteille mythique voire mystique.  Excellent
 
10-Pinot Gris 1968 Heim à Westhalten. Nez très minéral sur les fruits jaunes. La bouche commence par une pointe de sucre balancé par une confortable acidité. Beaucoup de matière et de richesse en bouche avec beaucoup de gras. Pas un vin très complexe mais pas l’ombre d’un défaut ou d’évolution en vu. BIEN      
 
11-Tokay d’Alsace 1968 Zind-Humbrecht. Nez pas très net, poussiéreux. Grosse attaque en bouche avec beaucoup de rondeur et une fine acidité qui porte loin l’ensemble. Présence assez nette de sucre. Peut être un défaut de bouteille car le nez pèche un peu par rapport à la bouche. BIEN
 
12-Gewurztraminer 1968 Robert Faller. Camphre, minéralité poivre blanc et fleurs sèches sont au tableau du nez. Attaque phénoménale avec une acidité démentielle sur des notes de réglisse, d’amande ou de noisette. L’ensemble est sec et minéral sur la langue. Un superbe gewurztraminer de gastronomie. Excellent
 
13- Gewurztraminer 1968 Josmeyer. Nez un peu plus vieux, torréfié est minéral. Attaque très fraîche grâce une acidité marqué mais pas déroutante. Le tout gagne en gras sur des notes torréfiées. La finale est très épicée. TRES BIEN        
 
 
Une très belle série, une de plus dirons-nous, qui m’a complètement bluffé. Nous avons certainement goûté ce qui se faisait de mieux en Alsace en cette année dite « médiocre » Beaucoup de ces vins sont encore partis pour de longues années et peuvent sans problème ravir les palais sur des plats parfois très complexes.
 
Les sylvaners et pinot sont honnêtes. Le riesling et surtout le muscat sont fidèles au poste. Coup de cœur pour les Pinot gris et gewurztraminer qui sont très agréables et qui donnent envies d’en stocker à nouveau.
 
S’il fallait sortir deux vins, ce serait sans hésiter le Sainte-Hune dont nous avons reconnu la capsule et qui a donc été dégusté avec une grosse attente et le gewurztraminer de Robert Faller qui ne fait pas du tout c’est 38 ans. 
 
 Une telle dégustation sur un tel millésime relance la question des notes données aux millésimes. J’ai vu 1968 notée 03/20 par un célèbre site internet. Je me demande aujourd’hui à quoi correspond cette note sachant que les pinots gris se sont mieux comportés que leurs petits frères de 1976, 8 ans plus jeunes et issus d’une très belle année notée 19/20.
 
Un grand, merci pour ces bouteilles, à l’ensemble des membres de la confrérie.
 
Stéphane
                                                                                                         
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tag(s) : #A la confrérie Saint Etienne et CIVA
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