Le repas chez Olivier ce samedi fût une fois de plus mémorable. Mémorable est plein de premières fois pour
moi. Pas de notes mais des souvenirs, vagues par moment hips !!
A peine arrivé que l’on me sert déjà le premier verre en me demandant de deviner son origine. Le nez est très mûr sur la patte de fruits et finement torréfié. J’annonce à ce moment là un Pinot gris de belle facture dans le style SGN. La bouche est d’une finesse et d’une longueur indescriptible avec une acidité très classieuse digne des plus beaux grains nobles. Je ne trouve pas, ou plutôt, j’énonce une série d’âneries dans le style Gaillac et consorts. Résultat un vouvray moelleux Haut lieu 1990 de Huet. La grande classe mais un moelleux pour commencer !!!
Vient ensuite une bouteille d’Evian sans grand intérêt. Le deuxième est plus facile, c’est un riesling avec un nez assez marqué par son terroir, enfin minéral quoi. La bouche est tendu en début et milieu de bouche mais la fin me laisse sur la mienne avec des notes un poils surmaturées et manquant un peu de nerf. Une assez belle bouteille que ce Riesling Kanzlerberg 1990 de Spielmann.
La bouteille suivante va ouvrir le bal des Bourgogne. Le nez est floral, mais plus sèches que fraîches. La bouche est ronde et grasse avec une acidité fine. Ce vin a de l’ampleur et de la complexité sans pour autant représenter sa région car je comprends assez vite qu’il est train de servir une de mes bouteilles. La vieillerie est donc un Chablis 1er cru Fourchaume 1978 de chez Albert Picq.
Passons aux choses sérieuse avec ce vin au nez assez simple (j’ai presque honte en découvrant l’étiquette) mais certainement très jeune. La bouche est racée, avec une droiture assez classe et la fin de bouche est assez remarquable de longueur. Ampleur et finesse, cela doit être grand. C’est un Corton Charlemagne Bonneau du Martray 1992. La première fois pour moi et je n’ai même pas eu mal. Je vois Olivier perplexe avec cette bouteille et m’annonce que la suivante va encore plus loin. Comment peut-on aller plus loin…Wait and see.
Le nez est très mur mais sans tomber dans l’excès avec des notes miellées. La bouche n’est que caresse avec une trame acide hors paire lui donnant un caractère très plaisant. Ce vin va effectivement plus loin que le corton, plus loin dans la finesse et dans la longueur. C’est, vous l’avez tous reconnu, un Batard-Montrachet 1991 du Domaine Leflaive.
Suite des réjouissances avec les rouges. Le premier n’est pas vraiment mon style (y en a qui vont hurler) Le nez est marqué par le cuir et les fruits à l’eau de vie mais plus la framboise que la cerise. La bouche est assez fine mais assez brutale et ce n’est pas vraiment ce que j’aime dans un vin. Bon c’est bien fait et comme je n’accroche pas je lance bêtement Bordeaux. Loupé, c’est un Bandol Château Pibarnon 1990.
Le suivant me plait plus dans le style graphite et cèdre avec des notes de fruits noires. La bouche est onctueuse et pleine avec de la densité et de la mâche. Cela doit être un des plus beau 1994 Bordelais. J’ai nommé Haut-Brion. Pour faire mon malin j’ai emporté un truc curieux pour le commun des mortels.
Un vin aujourd’hui bu dans les 5 ans comme le recommandent les vignerons du cru. La robe est trouble, voyage ou vin non filtré. Le nez est encore assez complexe sur les épices et les fruits rouges mais la soirée devient longue. La bouche est encore structuré mais sans être grandiose. Bon il se fait tard on passe à autre chose. Ah oui au fait c’est un Moulin à vent 1978 du Château des Jacques.
Pour ne pas finir la dessus, l’Olivier se lève, si si, et va nous chercher une autre quille. Le nez de ce Bonnes-Mares 2001 du Domaine Bart est très épicé. La bouche est souple et plaisante mais manque peut-être un peu de profondeur pour son rang, à moins que ce ne soit la fatigue qui me fait penser cela. A revoir une autre fois mais en pole position cette fois.
Voila une très belle soirée pleine de découverte pour moi et ma Mary. Mon classement, le Batard a survolé
de loin la soirée suivie de prêt par le Vouvray mais dans un autre style. Le Haut Brion est étonnant quant on pense au reste de la production de ce millésime moyen.
Merci à Olivier et Juliette pour ces magnifiques bouteilles.
Stéphane