Retour en terres bourguignonnes avec une soirée consacrée aux vins de Givry, qui n’est pas seulement le vin d’Henri IV, mais le vin du retour aux prémices de beaucoup de nos caves.
En effet, il n’est pas rare, et ce fut mon cas, de commencer la découverte des bourgognes en début des années 2000 par les vins du chalonnais. Des vins déjà accessibles financièrement, disponibles et gourmands avec des belles identités. Au fil des années , nous étions beaucoup à faire la route vers le nord jusqu’a Gevrey-Chambertin pour remplir nos coffres puis nos caves.
Aujourd’hui la route s’inverse, et l’on redécouvre avec plaisir ces vins toujours aussi gourmands, toujours disponibles et il faut bien le reconnaitre, un peu plus accessibles que ceux de la Côte d’Or.
Givry Domaine des Moirots 2021
Nez discret, boisé, beurré sans doute fruits jaunes ou blancs. Attaque fraîche sur de l’élevage avec une structure moyenne et une acidité un peu métallique. 12/20
Givry Teppe Cheneve 2018 Domaine Ragot
Nez frais un rien pierreux sur des notes de fruits jaunes et toujours une touche de beurre même si plus fin. L’attaque est ample mais fraîche avec un joli fond dans un style assez droit et gourmand. Finale un peu fuyante. 13,5/20
Givry 1er cru Servoisine (blanc) 2014 Domaine Joblot
Nez finement réduit sur la noisette des notes de fleurs, chèvrefeuille, de fougère. La bouche est sphérique, très fraîche et bien en place avec une belle acidité large. Petit gaz en attaque. Belle finale croquante. Un beau vin que je redécouvre avec plaisir. 15/20
Givry Grand Terroir 2021 Famille Masse
Robe tendre. Nez frais et très jeune sur des notes végétales des fruits rouges, de la groseille. Attaque ronde, charnue sur des tannins fins et gras sur une acidité salivante. Finale un peu plus serrée. Vin encore un peu compact mais fruité même si pas grand fond. 13/20
Givry 1er cru Clos de la Servoisine 2020 Domaine de la Ferté
Bouchon
Givry 1er cru Clos du Cellier aux Moines 2020 Domaine Joblot
Robe rubis foncé. Nez très mûr sur la confiture de fruits noirs, des notes de suie et fumée. Attaque lourde sans finesse pour l’heure, structure compacte et collante sur une acidité pointue. Finale courte par rapport à l’avalanche de richesse. Il faudra du temps pour fusionner toute cela. A noter la belle coquille sur l’étiquette. 13/20
Givry 1er cru Servoisine 2020 Domaine Joblot.
Robe sombre. Nez végétale sur les fruits noirs. Bouche serrée en attaque avec un gros jus une matière riche et imposante des tannins massifs mais souligné par du gras. Ensemble manquant d’élégance pour l’instant. 14/20
Givry 2018 À Vigne Rouge François Lumpp.
Nez sur les fruits noirs assez simple amis précis. Mise en bouche fraîche, assez élégante tout en étant ferme et dense. Acidité salivante, tannins ciselés avec du caractère. 15/20
Givry 1er cru Clos du Cellier aux moines 2016 Domaine Joblot
Robe brillante. Nez curieux, fermé sur des petits fruits rouges. Attaque fraîche, large sur des tannins juteux, une acidité droite et précise qui porte bien le breuvage. Beaucoup de densité dans la structure. Finale propre et nette. Très beau vin sur un millésime complexe. 16/20
Givry Champs Lalot 2004 Domaine Masse père et fils
Robe terne. Nez terreux sur le potage de pois, la betterave le curcuma. Bouche fraîche avec une certaine élégance, du croquant voire même un certain soyeux. L’acidité est franche sans tomber dans l’excès. Finale fluide et franche. Un vin frais et encore bien en place dans un millésime à fuir mais qui se montre sous un autre jour après presque 20 ans. 15/20
Givry Clos du cellier aux moines 2002 Domaine Joblot
Robe brillante. Nez pas très expressif sur les fleurs anciennes. Bouche fraîche à l’acidité large mais fondue dans une matière fluide et des tannins discrets. Les tannins sont un poil secs et le vin n’ira pas beaucoup plus loins. 20 ans tout de même….15/20
Visiblement les membres du CLUB AOC n’ont pas suffisamment exploré cette appellation, 5 vins du Domaine Joblot sur 11 ! On ne va pas s’en plaindre mais la vision déjà mesuré d’une telle soirée l’est encore plus avec une telle représentativité.
Plus que des différences dans les terroirs qu’une si courte dégustation ne peut révéler, j’ai noté de forts marqueurs sur les millésimes.
Des 2020 massifs qui vont attendre ma retraite, un 2004 fidèle en verdeur et un 2002 frais et tendu dans un style qui parait aujourd’hui d’une autre époque. Une AOC aussi fidèle aux millésimes ne peut qu’être intéressante.
Stéphane