Ultime soirée pour 2018 au club de dégustation de la Wantzenau avec bibi aux manettes pour une sélection de beaux « Bourgogne générique ».
La Bourgogne est mondialement reconnue pour ses AOC prestigieuses : à elle seule, la région regroupe 84 appellations. Cela représente plus de 23 % des AOC attribuées aux vins français !
La Bourgogne produit des vins blancs, rouges, rosés et même effervescents
Parmi toutes les AOC de la région, on dénombre 61 % de vins blancs, 28 % de vins rouges ou rosés et 11 % de Crémant de Bourgogne.
Il y en a forcément un qui répond à votre envie du moment !
La bourgogne c’est 28 715 hectares en production, soit 3 % du vignoble français avec 14.000 hectares de Bourgogne générique. Il y a théoriquement de quoi remplir les caves.
Bourgogne pinot noir 2016 Michel Bouzereau (19 euros)
Nez parfumé sur la cerise fraiche avec de relents de boisé vanille. La bouche est croquante, fraiche sur des tannins ciselés, une belle aromatique mais une finale un peu sèche. 14/20
Bourgogne pinot noir 2016 Domaine A.F. Gros (27 euros)
Nez floral sur l’amande, très fin avec des touches fumées. Bouche souple, ample et gourmande, un peu chaude mais sur une belle allonge, une matière bien en place et une finale ciselée. 15/20
Bourgogne Roncevie 2016 Domaine Arlaud (20 euros)
Nez réduit sur la pierre, petite note végétale mais cela reste noble, réglisse. La bouche est fine, délicate, avenante, précise sur la rose et la pivoine non sans une certaine densité et concentration. 15,5/20
Bourgogne 2015 Sérafin père et fils (32 euros)
Nez floral sur une touche viandée, du poivre et de la vanille pour compléter l’esprit. La bouche est large, grasse avec une acidité mordante, franche dans un ensemble charnu mais un peu brut de décoffrage. 15/20
Bourgogne 2015 Domaine Humbert Frères (28 euros)
Nez un rien froid sur la groseille, la fleur de lys. La bouche est lisse, aimable sur des tannins ciselés mais collant. 13,5/20
Bourgogne Cuvée Halinard 2015 Dugat-Py (45 euros)
Le nez est discret. La bouche est ronde, soyeuse tout en étant généreuse avec une belle matière dans une acidité précise. Les tannins sont encore un peu présents mais ils sont bien taillés. Belle bouteille. 16/20
Bourgogne Cuvée de Maison Dieu 2014 Domaine Rebourgeon-Mure (10 euros)
Nez sur les fleurs. Bouche fine, élancée sur des tannins gras, discrets. Style frétillant qui souffre du précédent. Finale un peu sèche et austère. 13/20
Bourgogne Cuvée Numéro 1 2007 Dominique Laurent (10 euros)
Nez sur les fleurs, la réglisse et les fruits rouges. La bouche est ciselée, hyper en place sur une acidité juteuse dans un ensemble très délicat, suave dans la force de l’âge. Un vin facile, d’une élégance et d’une présence folle. Finale plus ferme pour lui donner de la garde. 15/20
Bourgogne 2003 Jean Maréchal (9 euros)
Nez sur un boisé un peu sec avec des touches de lard. La bouche est grasse avec un certain soyeux, de la gourmandise et une acidité en avant dans une matière corpulente. Pas le vin le plus drôle de la soirée mais encore là après 15 ans de cave. 14/20
Bourgogne 1961 Maison Thomas Bassot (10 euros)
Robe encore brillante. Nez sur la cannelle, le quatre épices, le moka, la mousse au chocolat, des notes grillées. La bouche est ample, chaude, suave sur une matière extraordinaire et ce niveau d’appellation. Tout est parfaitement en place avec une présence incroyable, du velours mais de la poigne pour passer ainsi les années. Les tannins sont lissés par le temps, rien ne perturbe le dérouler du vin dans le gosier. C’est tellement bon que je ne sais pas quoi écrire. Le vin domine la soirée et les débat tant la plénitude du breuvage prend tous les sens. Un parfait exemple de la grandeur de cette région et de ce millésime. 17/20
La question de la soirée aurait pu être « peut-on se faire plaisir à moindre frais en bourgogne ? »
Il est bon dans un premier temps de définir « moindre frais » car avec un prix autour de 28 euros la bouteille, si on supprime les prix atypiques et bas (+/- 10 euros), le ticket d’entrée reste relativement élevé malgré une production pléthorique de ce type de bouteille ; l’appellation « Bourgogne » représentant tout de même 14.000 hectares soit presque 50% de la région.
Pour 28 euros nous avons des rendements maitrisés, de beaux élevages précis et le sérieux de grands vignerons affichant un peu de rêve sur leurs étiquettes.
Alors oui, on prend plaisir avec ces vins, faciles à boire, croquants mais sans perdre pour autant de vue la typicité de la région dans le style, et malheureusement le prix.
Le rouge alsacien n’ayant pas d’autre classement que régionale, il entre dans cette catégorie dans l’esprit des amateurs, français et d’ailleurs. 28 euros doit sans doute être le prix moyen des belles cuvées dans cette couleur mais le volume est bien moindre avec 1500 hectares dont une grande partie dévolue au crémant. Encore une belle bataille à mener dans notre région.
Stéphane