Une fois par an, le club AOC de Barr plante son marronnier avec « La Soirée Surprise »
Soirée sans thème précis où les participants/contributeurs apportent une bouteille au hasard. Ce dernier n’étant pas toujours de bon conseil notre bon président a décidé de prendre la main sur cette soirée.
Nous avons ainsi cherché quelques flacons afin de constituer 4 thèmes hétéroclites. Un thème sur les vieux vins d’Alsace auquel devait s’ajouter un gewurztraminer 1983 du Clos Saint Landelin de Muré si je ne l’avais pas oublié en cave. Un thème sur les vins de la méditerranée, un sur les vieux vins rouges et enfin quelques sucrettes.
Alsace grand cru Kirchberg de Ribeauvillé Muscat 1985 Domaine Kientzler.
Robe jaune clair avec des reflets verts. Nez typique des vieux muscats alsaciens sur la menthe, les fleurs, le poivre blanc, le foin, la noisette. La bouche est grasse sur une acidité fine. L’ensemble est sapide avec une matière dense et un surcroit de fermeté en finale, longueur moyenne. Bien belle bouteille que je déguste pour la énième fois toujours avec le même plaisir. 16,5/20
Alsace Pinot gris sélection première 1971 Domaine Hugel.
Robe or brillant. Nez exotique à l’ouverture évoluant sur la truffe, la morille sèche, l’encaustique, des notes fumées. La bouche est sèche, puissante avec une acidité un peu trop en avant. Bouche très aromatique, de bonne longueur avec du coffre. Finale tannique. Certainement une vendange riche vinifiée en sec….le millésime sauve l’ensemble. 15/20
Saint Joseph Vignoble de la Tour d’Arras 2011 Pascal Jamet.
Robe sombre aux reflets violacés. Nez mûr sur les fruits noirs façon confiture, l’amande. La bouche est sphérique avec une forte acidité. Le breuvage présente beaucoup de mâche, de la sapidité et un grand dynamisme…ça pète en bouche ! Les tannins sont fins et la finale un peu chaude. 14/20
IGP Pays d’Hérault 2011 Grange des Pères.
Robe sombre aux reflets rubis. Le nez est épicé sur le poivre avec une grande expression de fruits noirs très sudiste. La bouche est soyeuse en attaque puis les tannins se font plus fermes tout en restant fins. L’acidité est du même tonneau, ferme, apportant toutefois de l’allonge. L’ensemble est plein et trop jeune car semblant un peu heurté. 16/20
Bekaa Valley, Vin du Liban 2003 Château Musar.
Robe tendre au disque orangé. De suite la volatile au nez, puis la cerise rouge bien croquante, l’olive verte, la fève de cacao sur une impression globalement végétale. La bouche est racée, bien définie, ciselée, structurée par des tannins gras bien intégrés. Toujours de la volatile en bouche mais cela n’est pas très dérangent. Beaucoup de fraicheur pour ce vin au caractère affirmé. 17/20
Vin de Pays des Bouches du Rhône 1995 Domaine de Trévallon.
Nez un peu rouge, sur la groseille à maquereaux avec des relents de poivron vert. La bouche est fluide, les tannins sont asséchants et très simples, l’acidité ne va rien arranger. Curieuse bouteille que je n’espère pas être à son vrai niveau. 13/20
Moulis en Médoc 1962 Château Poujeaux.
Robe évoluée. Nez fermé, sec avec des touches poudreuses de fève de cacao, de vieux bois, de fruits rouges à l’eau de vie, la muscade, le tabac. La bouche est ronde, charnue, d’une extrême souplesse. L’acidité est fine et discrète ne perturbant pas le soyeux de cette cuvée qui a défié le temps. Que Bordeaux est grand à ce niveau de conservation. 17,5/20
Saint Emilion 1959 Château Soutard.
Robe paraissant encore plus évoluée que le 62 (c’est normal il est encore plus vieux) Nez froid sur le menthol, l’eau de vie, la tomate verte, le mon chérie, la clope froide, le purée de fraise. La bouche est fraiche, étroite, strict et fluide sur des tannins marqués. Un vin qui, à l’inverse du 62, a dépassé son apogée alors que théoriquement l’affaire ne devait pas faire un pli, en regard du pédigrée et du millésime. Mais en 55 ans il s’en passe des choses. La mise suisse n’a pas ralenti son vieillissement. 14/20
Corton 1959 Daniel Senard.
Nez sur le menthol, la sauce soja pour la soupe, le bouillon de légumes le tout sur des touches animales du plus bel effet. La bouche est croquante, ronde et gourmande sur la fraise sauvage, une acidité fine en filigrane. Les tannins sont gras et ont beaucoup de tenus. Ce corton 59 est encore bien debout, vivant, la magie des grands terroirs et des grands millésimes. 17/20
Jurançon 2010 Jardin de Babylone
Nez sur le pain, la pomme cuite et confite les fruits blancs, sans être mauvais c’est assez basique. La bouche est très riche avec des sucres clairement en avant manquant de subtilités et d’élégances. Senteur sur l’ananas pour ce vin très frais mais étroit et assez strict manquant pour moi de moelleux. Pour les amateurs de vins passerillés…. pas mon style mais l’ensemble est propre et homogène. 15/20
Vin de Constance, Afrique du Sud 2005 Klein Constantia.
Nez complexe sur le camphre, le cuir, la fleur d’oranger, l’abricot sec avec des relents boisés. Bouche sur une liqueur puissante, fondue, tannique s’allongeant en finesse dans une fraicheur relative. Note de kumquat et de vanille en finale. 17/20
Monbazillac Cuvée Madame 1999 Château Tirecul la Gravière
Nez sur la mandarine, le botrytis, l’écorce d’orange avec des touches fumées. Bouche liquoreuse, très concentrée, puissante, dans la pleine force de l’âge sur une structure charpentée. Volatile et touche d’alcool en finale. 16,5/20
Une soirée qui avait de la gueule, une belle gueule avec en haut du panier un Poujeaux 62 absolument divin, un Musar 2003 bluffant, un Kirchberg de Ribeauvillé 1985 de Kientzler toujours aussi bon. Les autres vins étant bons voire très bons.
Un format à reconduire sans nul doute.
Stéphane